Repère On ne peut parler de Maâtkas et de ces villages accrochés aux collines abruptes sans évoquer la poterie millénaire qui a su garder son originalité et son authenticité. Maâtkas est située à une vingtaine de kilomètres au sud de Tizi Ouzou. Elle est logée sur le flanc du massif central kabyle et s?étend sur une superficie de 4 529 hectares, et compte une population estimée à 36 000 âmes réparties sur une quarantaine de villages et hameaux parmi lesquels on peut citer Berkouka, Aït Azouziane, Ajabba, Tala-Hamou, Souk el-Khemis? Cette région, qui ne diffère guère de la plupart des localités de la Kabylie, au sol pauvre et au relief accidenté, dispose d?un atout majeur : l?artisanat traditionnel. Ce dernier demeure un créneau porteur et prometteur pour l?investissement local. A présent, comme par le passé, il représente une source inestimable pour le développement de la commune. Malgré les multiples contraintes, la poterie à Maâtkas reste une source de subsistance pour de nombreuses familles, qui continuent à pratiquer cette activité. S?agissant des autres secteurs de la vie économique et sociale de la région, ils sombrent dans une profonde léthargie, à telle enseigne que depuis que Maâtkas a été érigée en commune, celle-ci n?a enregistré aucun investissement notable pourvoyeur d?emploi. Le chômage touche de larges pans de la société et particulièrement les jeunes. Certains d?entre eux ont investi dans le transport, avec notamment la prolifération de fourgons aménagés ; d?autres ont jeté leur dévolu sur l?agriculture de montagne ainsi que sur l?apiculture qui occupe une place prépondérante dans cette localité avec 260 apiculteurs pour 400 ruches. A cela s?ajoute l?oléiculture qui a connu un regain d?intérêt ces derniers temps, surtout grâce au soutien du Fndra et des services agricoles de la wilaya. En matière d?infrastructures de base, la commune de Maâtkas enregistre un énorme déficit, notamment dans les secteurs de la santé, de la jeunesse et des sports. Dans le secteur de la santé, malgré l?existence d?unités de soins et d?une polyclinique, ces infrastructures sont loin de répondre aux besoins présents d?une population sans cesse croissants. Ainsi, les citoyens de Maâtkas sont souvent obligés de faire le déplacement soit à Boghni soit à Tizi Ouzou pour l?évacuation des malades, ce qui crée beaucoup de désagréments aux patients et à leurs familles. Quant au réseau routier, certains des chemins communaux qui relient les nombreux villages sont bitumés, tandis que d?autres sont dans un état lamentable ; ils sont quasiment impraticables par manque d?entretien. De nombreuses pistes attendent d?être goudronnées. D?ailleurs, les routes et l?assainissement constituent les priorités des élus locaux. «La préoccupation majeure de nos citoyens est incontestablement le raccordement des villages au réseau d?assainissement. A présent, près de 60% de nos villages ne sont pas raccordés. L?autre besoin exprimé par les citoyens est le revêtement des pistes, dont certaines sont ouvertes depuis dix ans», nous a déclaré un adjoint au maire. Pour cette année quatre villages (Berkouka, Tala Hamou, Ajabba et Aït Azouziane) sont inscrits dans le cadre de ce raccordement. Enfin, malgré ces lacunes, les citoyens de Maâtkas gardent l?espoir de lendemains meilleurs.