Programme - François Hollande, candidat PS à la course à l'élection présidentielle, s'est engagé, hier, s'il était élu à l'Elysée, à ne plus placer, dès le mois de mai, les enfants d'immigrés clandestins en centre de rétention. «Je veux prendre l'engagement si je suis élu à la présidence de la République, à mettre fin dès mai 2012 à la rétention des enfants et donc, des familles et des enfants», a écrit le candidat socialiste, dans une réponse à l'Observatoire de l'enfermement des étrangers (OEE) et au réseau éducation sans frontières (RESF) qui ont lancé le mois dernier une pétition pour que «cesse immédiatement et définitivement l'enfermement des enfants et mineurs étrangers». «Des alternatives existent comme l'assignation à résidence. De nouvelles solutions pourraient être imaginées en concertation avec l'ensemble des acteurs concernés (magistrats, associations, avocats,) afin de déterminer les choix les plus adaptés aux situations réelles», a suggéré M. Hollande. S'agissant des enfants placés en zone d'attente où sont maintenus les étrangers arrivés irrégulièrement à la frontière, M. Hollande s'est engagé à la recherche de «solutions adaptées» parce que selon lui «le contrôle de nos frontières et de l'entrée sur notre territoire reste évidemment nécessaire». «La responsabilité m'oblige à dire que pour les étrangers dont la situation est irrégulière et ne correspondra pas une régularisation possible, des procédures d'éloignement seront réalisées», mais «dans le respect du droit et non pas dans le cadre d'objectifs chiffrés de façon absurde et dangereuse», a-t-il cependant nuancé. Selon un rapport publié fin 2011, en charge de la protection des droits des migrants, 500 mineurs dont «356 enfants accompagnés d'au moins un de leurs parents (178 familles)», ont été retenus en 2010 dans les centres de rétention administrative. Parmi eux, 86% étaient âgés de moins de 13 ans. Le 19 janvier dernier, la Cour européenne (CEDH) a condamné la France pour avoir enfermé une famille en attente d'expulsion dans un centre de détention inadapté pour leurs deux très jeunes enfants. Pour sa part, le président-candidat Nicolas Sarkozy s'est rendu hier à la mosquée de Paris où il a souhaité que les musulmans ne soient pas «blessés par des polémiques qui n'ont pas lieu d'être», après une querelle récente sur la viande halal. «J'ai voulu dire à nos compatriotes de confession musulmane qu'ils ont naturellement le droit de vivre leur foi comme n'importe quel citoyen a le droit de vivre sa religion», a déclaré M. Sarkozy. Cette visite intervient après la polémique sur la viande halal lancée par la candidate de l'extrême droite à l'élection présidentielle des 22 avril et 6 mai, Marine Le Pen, relayée par une partie du camp présidentiel, et qui avait suscité le trouble parmi les autorités religieuses musulmanes et juives. Le ministre de l'Intérieur Claude Guéant, présent hier à la mosquée de Paris, avait fait un lien «déplacé» entre le droit de vote des étrangers aux élections locales, prôné par les socialistes, et la présence supposée de viande halal dans les cantines scolaires. Un lien finalement jugé «excessif» par M. Sarkozy. Le président du conseil français du culte musulman Mohammed Moussaoui a cependant souligné: «Il faut rester vigilant, les déclarations de nature à enfoncer les musulmans ou à les blesser risquent de revenir».