Drame - Des dizaines d'étudiants se sont affrontés suite à la décision des étudiants grévistes affiliés à l'UNJA (Union nationale de la jeunesse algérienne) d'interdire aux autres étudiants l'accès au département d'économie. Tout a commencé dans la matinée du dimanche 04 mars lorsque des membres de l'UNJA ont tenté de bloquer l'accès au département d'économie pour motif de grève. Ce mouvement de débrayage a été lancé par cette organisation pour soutenir leur camarade et qui est aussi membre de leur organisation dans une affaire insolite. Cet étudiant avait été suspendu pour avoir tout simplement tenté de frauder à un examen, indique-t-on. Une sanction qui semble normale et tout à fait logique s'il s'avérait que l'étudiant avait effectivement triché. «Le caractère infondé de cette grève a vite provoqué le mécontentement de plusieurs étudiants interdits d'accéder aux salles de cours par les étudiants grévistes», témoignent des étudiants ayant assisté à ces évènements. Et c'est là que les frictions ont commencé entre les partisans et les opposants à la grève. «Sont intervenus ensuite d'autres étudiants appartenant à une autre organisation estudiantine, en l'occurrence l'Aren ( Alliance pour le renouveau éstudiantin algérien). Ceux-ci ont rejoint les étudiants opposés à cette grève pour tenter de libérer le passage et permettre aux autres d' y accéder. Devant l'insistance des premiers qui voulaient maintenir leur grève coûte que coûte, quitte à employer la force, une bagarre générale entre les étudiants des deux organisations s'est déclenchée», raconte Amine, un étudiant, présent au moment du drame. Acharnés, ceux-ci se sont disputés entre eux avec des barres de fer et en usant même d'armes blanches, couteaux et haches ! Ce qui a provoqué une panique générale. Bilan de ce malheureux évènement : cinq blessés hospitalisés, une autre personne balafrée et un autre étudiant a dû subir une intervention chirurgicale à la main Cela sans parler des dégâts matériels occasionnés aux départements d'économie et d'informatique qui étaient le théâtre de violents affronte-ments : portes et fenêtres cassés, vitres volées en éclats, bureaux et matériel complètement saccagés...Ces agissements violents ont suscité l'indignation des autres étudiants mais aussi des citoyens. «Quand des étudiants en arrivent aux mains, cela veut dire que ce ne sont plus des étudiants. Ils se sont comportés comme des gangsters. D'ailleurs cela témoigne de leur bas niveau d'instruction», affirme un séxagénaire, installé dans sa librairie qui se trouve près de l'université El Hadj Lakhdar, lieu des troubles. Le lendemain de ce drame, c'est-à-dire le lundi, et au moment où on croyait que la tempête de folie qui a gagné certains étudiants la journée d'avant s'était calmée, les hostilités et les affrontements ont repris de plus belle, signés toujours par les mêmes instigateurs. On a enregistré le saccage du bureau de wilaya de l'Aren et la reprise des affrontements entre les membres des deux organisations. Dépassés par les évènements, les agents de sécurité ont été confortés par les éléments de la Protection civile, au moment où les forces anti-émeutes se sont installées devant les entrées de la faculté et étaient prêtes à intervenir. Ce n'est qu'à partir de mardi que la tension a commencé à baisser. Certes, le calme est revenu mais le mal est fait et cette université en a pris un sérieux coup.