Expression - Le centre des loisirs scientifiques de l'établissement Arts et culture abrite une exposition collective de plasticiens algériens et espagnols. L'exposition, qui a pour titre «Algéro-espagnol», regroupe cinq artistes, trois Algériens et deux Espagnols. L'originalité de cette exposition, qui se poursuit jusqu'au 30 mars et qui mérite d'être visitée, est qu'elle comprend les arts plastiques (peinture) et les arts visuels (photographie). C'est ainsi que, du côté espagnol, le Barcelonais, Joan Parramon Fornos, participe avec sept tableaux. Il participe avec une peinture figurative, invitant le visiteur à un voyage pictural aux confins de l'imaginaire aux couleurs chatoyantes, vives, éclatantes. En fait, l'artiste, qui est aussi professeur d'art à Barcelone, expose sept des treize qui composent sa collection, à savoir «Voyage à Samarcande». D'un tableau à l'autre, le plasticien peint en bleu marine de paisibles paysages de montagne, il installe également des décors de maisons mauresques, le tout «dans une atmosphère naïve et une architecture urbaine qui suggèrent l'enfance». Il peint aussi des personnages féminins pittoresques, à savoir «des femmes africaines portant des jarres sur la tête descendant du haut d'une colline, des cavaliers sur des chevaux parcourant des étendues de plaines». L'on peut qualifier la peinture de fantasmagorique, relevant d'un imaginaire typiquement truculent, à la limite du légendaire. Il s'agit du fruit d'un subconscient en effervescence. Pour sa part, l'Espagnole Maka se distingue à travers ses peintures d'un univers figuratif, aussi bien coloré que suggestif. Elle présente des aquarelles exécutées avec des gestes fins et chargés d'élégance comme de sensibilité féminine. La thématique qu'elle développe d'une peinture à l'autre est récurrente, elle revient pareille à une obsession, mais qui s'avère créative : l'homme, sa condition et son milieu sont au cœur de sa préoccupation et de sa réflexion artistique. Le tout s'exprimant dans des formes fluides qui, elles, se confondent dans des couleurs d'une intensité charnelle. Du côté algérien, le peintre Benhadj Mohamed présente, quant à lui, des travaux relativement intéressants, relevant de l'abstrait, où le mauve semble être la couleur de prédilection de cet artiste qui symbolise de manière irréelle des couchers de soleil le long des côtes. Kenza Bourenane expose une installation représentant, sur une toile de jute, un tableau déchiré au-dessus duquel est suspendu un fil à plomb, la société algérienne qu'elle décortique d'un point de vue artistique. Maïza Djaballah expose, pour sa part, des photographies montrant deux mosquées et la cathédrale du Sacré-Cœur. Des clins d'œil à la tolérance. Le jeune Mohamed Belhadj utilise des aquarelles pour exprimer une évasion, celle de l'esprit et surtout de l'âme, car son œuvre est guidée dans sa thématique par le cœur ou l'état d'âme du moment. L'exposition, qui s'inscrit à la croisée des chemins, des styles et des imaginaires, se veut un dialogue et un moment de partage, transcendant les frontières, donc les différences.