Résumé de la 64e partie - Stillingfleet doute de l'histoire de Norma qui ne cache pas sa colère… Elles aiment à s'écouter raconter des horreurs sur leur compte. — II la débarrassa de sa tasse vide. — Voyons, qui haïssez-vous, pourquoi et que souhaiteriez-vous infliger à cette personne ? — L'amour peut se transformer en haine ! — Oh ! oh ! nous voilà dans le mélodrame ! Mais, apprenez, jeune fille, que la haine peut aussi se transformer en amour. Et vous soutenez qu'il n'est pas question d'amoureux, dans votre tentative ? Allons donc ! II était votre ami et il vous a laissée tomber. — Non non. C'est... c'est ma belle-mère. — Le vieil exemple de la marâtre ! C'est ridicule ! A votre âge, vous pouvez échapper à une belle-mère, non ? Que vous a-t-elle fait, à part avoir épousé votre père ? Le haïssez-vous, lui aussi ? Etes-vous si attachée que vous refusez de le partager ? — Ce n'est pas cela du tout ! Pas du tout ! Je l'aimais profondément. Il était... il était… je pensais qu'il était merveilleux ! — Ecoutez. Je vais vous suggérer quelque chose. Vous voyez cette porte ? Norma tourna la tête et fixa la porte d'un air perplexe. — Une porte parfaitement ordinaire, n'est-ce pas ? Pas fermée à clé. Elle s'ouvre et se ferme normalement. Allez-y. Essayez-la vous-même. Vous avez vu la femme de ménage entrer et sortir, il n'y a donc pas de supercherie. Levez-vous et allez l'ouvrir. Norma se redressa lentement et s'en fut ouvrir la porte en hésitant. Puis elle se tourna vers lui avec un regard interrogateur. — Bien. Que voyez-vous ? Un corridor parfaitement ordinaire qui a besoin d'être repeint mais, comme je dois partir bientôt, ce serait une dépense inutile. A présent, avancez jusqu'à la porte d'entrée, ouvrez-la, descendez les marches et vous constaterez que vous êtes parfaite-ment libre et que personne n'essaie de vous retenir. Lorsque vous aurez constaté que vous pouvez sortir d'ici quand bon vous semblera, revenez vous asseoir dans ce confortable fauteuil et racontez-moi tout sur vous. Ensuite, je vous donnerai mes précieux conseils. Vous ne serez pas forcée de les suivre. D'ailleurs, les gens ne suivent que rarement les conseils qu'on leur prodigue mais cela ne vous fera pas de mal de les écouter. D'accord ? La jeune fille traversa le corridor à pas chancelants, fit jouer la poignée de la porte, descendit quatre marches et contempla la rue aux maisons cossues mais sans originalité. Elle ne se doutait pas que le docteur Stillingfleet l'observait derrière un rideau de la fenêtre. Au bout d'un moment, elle exécuta un demi-tour et, la démarche plus assurée, regagna le cabinet de consultation. — Ça va ? demanda le médecin. Vous êtes convaincue que je ne cherche pas à vous jouer un mauvais tour ? (A suivre...)