Courage - Affrontant tous les obstacles, elles parviennent à assurer un revenu à même d'améliorer le revenu de leurs familles. Certes, la plupart des femmes au foyer n'ont pas fait d'études supérieures ou suivi une formation professionnelle, mais grâce à des métiers manuels, elles parviennent à aider leurs familles à mener une vie plus ou moins décente. Ces femmes n'ont, en effet, aucune hésitation à mettre leur savoir-faire au service de l'économie familiale. «Je n'ai jamais été à l'école, ni dans un centre de formation professionnelle. J'ai appris la couture auprès d'une voisine avec laquelle j'ai travaillé pendant de nombreuses années. Et puis, j'ai acheté une machine à coudre et j'ai commencé, petit à petit, à travailler à mon compte. Maintenant, Dieu merci, mes robes se vendent très bien», dit fièrement une femme venue proposer des robes kabyles à un commerçant à la rue, Bab-Azzoun (Alger). Grâce à son savoir-faire, ses produits sont très demandés par les tenants de magasins d'habillement à Alger et Boumerdes. «Je fais le déplacement vers ces deux villes une fois par mois. Je confectionne environ une quarantaine de robes et je les distribue. J'arrive à assurer un revenu respectable avec lequel j'aide mon mari à améliorer le niveau de vie de la famille», ajoute-t-elle. Notre interlocutrice n'est pas la seule à exercer ce métier en Kabylie, une région où le taux de chômage a pris des ailes en raison notamment de l'inexistence d'un tissu économique en mesure d'assurer des emplois aux habitants. Mais il y a aussi des femmes au foyer ayant des diplômes universitaires qui préfèrent travailler chez elles. La confection de produits d'artisanat ne rapporte, certes, pas des fortunes, mais c'est une occupation qui contribue à augmenter les revenus des familles. Cela évite à ces femmes les ennuis des déplacements et la pression en milieu professionnel et leur permet, d'autre part, d'accomplir les tâches ménagères. Le constat est le même dans différentes régions du pays où la gent féminine tient à promouvoir le revenu des ménages. Et comme les objets faits à la maison sont très demandés sur le marché, inondé ces dernières années par des produits d'importation, la plupart du temps d'une qualité douteuse, ces femmes trouvent leur compte et y trouvent une motivation particulière. Elles vendent, certes, leurs objets à des prix en deçà de leur valeur, mais cela leur épargne de vivre dans l'indigence. Même si elles n'ont pas de diplômes, le savoir-faire dont elles sont douées les met à l'abri du besoin.