Les petites manies d'Albert Einstein, inventeur de la théorie de la relativité restreinte, sont décrites dans un journal intime que tenait sa dernière petite amie, rapportait, hier samedi, le New York Times. Johanna Fantova, de 22 ans plus jeune que son illustre compagnon, fut également celle qui a eu l'insigne privilège d'égaliser régulièrement de ses ciseaux la célèbre crinière blanche du physicien génial. Le carnet aux pages tapées à la machine en allemand de Fantova a été découvert dans ses dossiers personnels par des universitaires faisant des recherches sur les poèmes adressés par le scientifique à sa compagne. Durant les derniers 18 mois de sa liaison avec Einstein, Fantova, une ancienne conservatrice cartographe de la bibliothèque Firestone de l'université de Princeton, a minutieusement relaté ses méditations, ses opinions et ses plaintes, jusqu'à sa mort en avril 1955, à 76 ans. On y découvre qu'Einstein se comparaît lui-même à «une vieille voiture bourrée de problèmes mécaniques» et s'en épanchait auprès de Johanna. Il se plaignait aussi régulièrement de trous de mémoire et d'avoir trop de visiteurs. Ce qui ne l'empêchait pas, une fois de meilleure humeur, de s'assimiler aussi «au Vésuve en éruption». Fantova raconte ainsi qu'Einstein invoquait des maladies imaginaires pour éconduire les importuns. Elle mentionne aussi le 75e anniversaire d'Einstein, le 14 mars 1954, au cours duquel le génie se fit un nouvel ami, Bibo, un perroquet offert par un institut de recherche médical, mais qui s'avéra dépressif en dépit des plaisanteries dont l'abreuvait quotidiennement son maître. Einstein et Fantova ne se quittaient apparemment jamais, allant aux concerts, faisant de la voile ensemble...