Impasse - Le bras de fer qui oppose les mandataires et l'adjudicataire du marché se poursuit alors que les pouvoirs publics se contentent de déclarations sans apporter de solution aux revendications exprimées. La situation pénalise les 411 mandataires en arrêt d'activité et les détaillants qui s'approvisionnent depuis ce marché. Rappelons que les principales revendications des commerçants grévistes sont liées à l'insécurité, à l'anarchie et à l'absence d'hygiène dans ce marché, mais la goutte qui a fait déborder le vase semble être la dernière augmentation des tarifs des loyers des carreaux qui sont passés de 2 500 à 15 000 DA par mois. Une augmentation jugée exorbitante par les mandataires. Ces derniers observent depuis presque une semaine un sit-in de protestation devant l'entrée principale du marché. Un commerçant au niveau de ce marché important, s'exprimant ce matin sur les ondes de la chaîne III de la radio nationale, a estimé que «c'est une augmentation par six. Depuis le début de la grève à ce jour, nous sommes dans une situation très critique. Il n'y a personne qui est venu demander après nous ou de nous poser des questions. A qui allons nous nous adresser ?» s'interroge-t-il. L'effet de la grève coïncide avec la flambée effrénée des prix des produits agricoles. «Les prix des produits sont au plafond et nous sommes obligés d'acheter, Allah Ghaleb», témoigne un citoyen. «Avant, les prix des légumes étaient déjà trop chers et depuis la fermeture du marché, ils se sont automatiquement envolés» confirme un autre. Pour les pouvoirs publics, notamment le ministère du Commerce, cette grève n'a pas lieu d'être étant donné que les tarifs de location n'ont pas été augmenté depuis une dizaine d'années au marché de gros de Bougara. M. Aït Abderrahmane Abdelaziz, directeur général de la régulation des activités et de la réglementation au ministère du Commerce, a tenté de justifier cette augmentation de la location des carreaux en soulignant que «dans la nouvelle adjudication, il y a notamment un cahier des charges qui lie l'adjudicataire à l'Assemblée populaire communale (APC). Dans le cahier des charges, il y a tous les tarifs et les droits d'entrée qui doivent être fixés. Les montants des loyers sont donc passés de 2 500 à 15 000 DA. Chose que les mandataires n'ont pas donc acceptée jugeant que le montant de 15 000 DA est exorbitant. Il vrai que les loyers au niveau de ce marché n'ont pas changé depuis une bonne dizaine d'années.» L'UGCAA soutient les grévistes et menace - L'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), par la voix de son secrétaire général, M. Salah Souilah, a appelé hier dans un communiqué à la révision du «cahier des charges relatif à la gestion du marché et à fixer une location qui convienne aux commerçants y activant». Selon lui, les autorités publiques «ne sont pas encore intervenues pour trouver une solution à cette situation». L'UGCAA a averti et menace que «si les revendications des grévistes du marché de Bougara au sein duquel activent quelque 2 500 employés ne sont pas prises en charge, les commerçants du marché de gros de Boufarik entameront eux aussi une grève illimitée». Le syndicat affirme également que «la même entreprise privée gère les marchés de Bougara et de Boufarik. Il est donc fort probable que le même cahier des charges soit appliqué aux commerçants du marché de Boufarik qui compte 250 carreaux. Notons que le marché de gros des fruits et légumes de Boufarik enregistre ces derniers jours une grande affluence des commerçants, mandataires et agriculteurs qui s'y rendent des quatre coins du pays pour s'approvisionner. Et s'il vient lui aussi à être paralysé par une grève, les prix des fruits et légumes atteindraient sans aucun doute de nouveaux records.