Plusieurs personnes ont été blessées hier, samedi, lors d'une manifestation de diplômés chômeurs dispersée par la police dans le centre de Tunis. La police a lancé des gaz lacrymogènes et donné des coups de matraque pour empêcher l'accès à l'avenue centrale, Habib Bourguiba, désormais interdite aux manifestations, de plusieurs milliers de manifestants rassemblés pour réclamer des emplois. Des ambulances ont évacué les blessés, alors que les protestataires se repliaient sur une place devant les locaux de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT, centrale syndicale historique). «Une vingtaine de manifestants ont été blessés lorsque la police, déchaînée, a chargé», a déclaré un dirigeant de l'Union des diplômés chômeurs qui a appelé au rassemblement. «Nous sommes venus manifester pacifiquement pour l'emploi, la liberté et la dignité, car rien n'a changé depuis la révolution. La police s'est comportée sauvagement comme au temps de Ben Ali», a-t-il protesté. Le ministère de l'Intérieur a fait état, de son côté, de six agents de police blessés par des jets de pierres et accusé les manifestants de braver la loi. «Ils ont été avertis, mais ont délibérément ignoré l'interdiction pour envahir les lieux par la force, la police a fait usage de gaz lacrymogènes pour les en empêcher, ce qui a provoqué des heurts», a indiqué le porte-parole du ministère.