Vision - L'extrémisme est l'un des aspects de la déviance et de la non-modération, qui a conduit à «des comportements négatifs qui détruisent les intérêts des individus, des collectivités et des Etats. C'est ce qu'ont indiqué, hier, les participants aux travaux du colloque national sur «l'extrémisme dans la pensée, la religion et la politique» organisé par l'université d'Alger 3. Selon le Professeur Boumediene Bouzid, responsable au ministère des Affaires religieuses et des waqf, «l'extrémisme se nourrit de certains sites électroniques» en l'absence de «contrôle sur ces sites dangereux». «Ces sites jouent un rôle important dans la propagation d'idées religieuses extrémistes», a-t-il indiqué, appelant à établir des lois contre la cybercriminalité, comme c'est le cas en Europe et en Amérique. Evoquant l'extrémisme en Algérie, le Professeur Bouzid a souligné que le problème est que les phénomènes sociaux ne sont ni étudiés ni traités, estimant nécessaire d'associer «des équipes et des centres de recherche spécialisés» dans l'examen du thème du colloque afin de fournir toutes les données liées à l'extrémisme en Algérie sans recourir à des centres étrangers. Le Docteur Benbrika a indiqué que l'extrémisme «existe dans toutes les religions monothéistes». «Certains musulmans, chrétiens ou juifs, adoptent des comportements négatifs, car ne donnant pas d'importance au dialogue dans le traitement des grandes questions», a-t-il précisé. Par ailleurs, et pour répondre aux interrogations à caractère religieux et éviter l'extrémisme, les participants à ce colloque ont appelé à «renouer avec l'Ijtihad (jurisprudence) à travers les institutions». Le Dr Mohamed Aïssa, enseignant à l'université d'Alger, a estimé que «les scientifiques, quant ils appliquaient par le passé les règles scientifiques pour l'analyse du texte sacré ou de la Sunna, l'extrémisme n'était pas dominant». «L'Ijtihad n'est pas individuel mais collectif et s'applique à travers des institutions multidisciplinaires» qui garantissent la modération et la complémentarité dans la réflexion et que les avis soient issus du Livre sacré et de la Sunna, aptes à être appliqués dans la société sans aucun extrémisme. Le Dr Aïssa a émis le souhait que les communications du colloque soient soumises à des laboratoires d'analyses et aux centres compétents pour assurer une complémentarité entre les secteurs de l'éducation, l'enseignement supérieur, la culture, les affaires religieuses et sociales, l'économie «le but étant d'épargner à la société algérienne d'être soumise à cette manière de penser qui détruit beaucoup plus qu'elle ne construit».