Intervention - Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, qui a écarté récemment le recours à l'importation de ce tubercule, rassure et tente d'expliquer la raison de la hausse des prix de la pomme de terre. «Tous ceux qui prennent l'autoroute voient les champs de Ain Defla, de Mostaganem et ailleurs et tout ce qui va venir dans les mois prochains. Nous nous attendons à des productions importantes. Nous avons des prévisions très optimistes», a affirmé, ce matin, M. Benaissa sur les ondes de la chaîne III de la radio nationale à propos de la quantité de la pomme de terre attendue sur le marché et l'éventuelle baisse des prix. «En 2010 et 2011 nous n'avons eu aucun problème. La pomme de terre était disponible. En 2012, au mois de février nous avons eu une situation climatique exceptionnelle qui a fait en sorte que la pomme de terre «primeur» que les agriculteurs devraient récolter, n'a pas eu lieu. «Il fallait bien approvisionner le marché et les stocks constitués ont été mis à disposition. Quelques parts, il y a eu une diminution de l'offre que nous estimons entre 10 et 15%. Et ce, dans l'attente de l'entrée sur le marché de la production de saison», a expliqué le ministre. Interrogé pour savoir si le système de régulation (le Syrpalac) mis en place pour juguler une pareille situation, ne trouve pas des difficultés à accomplir une telle mission, le ministre s'en est défendu estimant que le (Syrpalac) est un système en perpétuelle évolution. «Le Syrpalac est un système et pas une action. Il sera amélioré de différentes manières et de façon continue», Pour lui, l'objectif de ce système est «d'influer sur le comportement de trois sphères dont celle des agriculteurs à qui on dit, produisez et votre produit sera vendu ; aux transporteurs, aux stockeurs etc., on leur dit vendez cela à des prix stables et vous gagnerez plus ! Aux consommateurs on dit que le produit sera sur le marché et soyez tranquillisés et ne participez pas à la spéculation». En résumé, «c'est un comportement sur l'ensemble de la chaîne qu'on essaye de créer et d'influer à tous les niveaux», insiste le ministre qui impute aussi la hausse des prix à certains comportements.» «Il y a aussi le comportement des uns et des autres. Quand il y a une sorte de diminution même minime et qu'il y a une réaction exagérée en face, ceux qui profitent de cette situation tentent d'en tirer profit au maximum», a-t-il estimé. Revenant sur la décision de ne pas recourir à l'importation de la pomme de terre comme l'auraient souhaité certains importateurs, le ministre a défendu sa position en affirmant que : «L'importation ne règle pas le problème parce que cela n'influera pas sur les prix. Le produit importé à 45 DA sera vendu sur le marché à 70/75 DA, et en outre il faut importer en un temps très court et en très grandes quantités. La pomme de terre importée sera celle stockée sur près de six mois, donc de mauvaise qualité par rapport à celle qui est mise sur le marché». En outre l'importation «n'aura aucun effet à part celui de casser la filière qui est en construction et les agriculteurs qui ont déjà commencé à mettre leur production de saison sur le marché», a ajouté le ministre.