Résumé de la 1re partie - Bouquet de perles cousait, respectueuse des traditions ancestrales dans le wigwam. C'est alors qu'elle entendit des lamentations, dans un coin du logis… La vieille indienne interrompit son ouvrage et demanda : — Qui pleure ? ... — C'est moi, grand-mère, dit une petite voix. La femme leva les yeux et aperçut une minuscule araignée, au creux de sa toile. — Pourquoi pleures-tu ? demanda-t-elle avec inquiétude. — Je pleure parce que personne ne m'aime. Les hommes ont peur de me voir et disent que je suis inutile, sur cette terre. Chacun a son rôle à tenir, et pas moi ! Bouquet de perles se leva et regarda attentivement le minuscule et fragile animal. Elle ressentit une immense peine pour la malheureuse. — Je ne sais comment t'aider, ni te consoler. Et tout en lui parlant, la réconfortant par la musique de ses paroles, la vieille indienne laissa son regard se promener sur la toile arachnéenne. L'araignée avait tissé un ouvrage d'une grande perfection ! Beaucoup de squaws auraient aimé pouvoir s'enorgueillir d'un tel chef-d'œuvre. Un vrai bijou que la lumière du soleil faisait étinceler. Elle en admira la finesse et la légèreté aérienne. La grâce du travail était digne des broderies et décorations de toutes les femmes du village rassemblées. C'est alors que Bouquet de perles se souvint de son rêve de la nuit précédente, aux pleurs du bébé. — Je crois que je peux faire quelque chose pour toi, si le Grand Esprit y consent. Dorénavant, quand tu tisseras ta toile au-dessus de l'endroit où les enfants dorment, les mauvais rêves seront capturés à l'intérieur. Au petit matin, ils seront détruits par le soleil. Seuls les bons rêves peupleront les songes de nos petits. Et comme la vieille indienne était une sage, à partir de ce jour, les araignées eurent leur place sur cette terre, comme tous les animaux. Elles furent les gardiennes du sommeil des enfants attirant leur proie sans aucune pitié pour les livrer au soleil, aux premières lueurs de l'aube. Bouquet de perles étincelantes cousait paisiblement dans la chaleur de son wigwam, près du feu. L'été des Indiens était terminé à présent. Les grands froids gelaient les lacs qui miroitaient au soleil. Parfois, elle pensait au bébé de son rêve qui ne pleurait plus et jouait avec le vent. Alors elle posait son ouvrage et souriait.