L'Algérie, au vu de son histoire et du nombre considérable d'écoles qui ont pris naissance sur son territoire, «est un modèle» en matière de «tourouq» (voies, méthodes) du soufisme au Maghreb, a indiqué samedi à Sétif Ahmed Ben Brika, universitaire, à l'ouverture d'un séminaire national sur le soufisme et les zaouias. La zaouia est «la première école et le premier établissement en Algérie à avoir milité pour l'unité et la cohésion du peuple» et ses élèves étaient les «premiers a avoir œuvré à la diffusion du savoir et de la culture dans le pays», a expliqué ce conférencier dans une communication introductive à ce séminaire qui se tient sous le slogan «L'Etat algérien depuis l'Emir Abdelkader à nos jours». Abordant les conditions de création des zaouias en Algérie, M. Ben Brika a mis en exergue «le rôle de premier plan» joué par celles-ci dans la sauvegarde de l'identité nationale pendant la période d'occupation coloniale, puis durant la phase d'édification nationale. Les grandes résistances populaires conduites contre l'occupant français par des grandes personnalités soufies, à l'instar de l'Emir Abdelkader, Cheikh El Haddad, cheikh Bouamama, Lalla Fatma N'soumer et d'autres, ont également été développées lors de cette rencontre au cours de laquelle il a été souligné que la zaouia a toujours œuvré pour la sauvegarde de l'unité nationale, et pour le rejet des divisions sous toutes ses formes et de ce fait mérite d'être «redynamisée» afin de lui permettre de poursuivre son rôle.Un appel a été lancé au cours de ce séminaire organisé à la Maison de la Culture Houari-Boumediene à l'occasion de Youm El Ilm (journée du Savoir) pour la «redynamisation du rôle de la zaouia» et pour que les générations montantes soient «élevées selon les principes religieux modérés et authentiques loin des comportements extrémistes et des excès».Le séminaire a réuni quelque 200 participants, en majorité des cheikhs de zaouias, des représentants des zaouias du pays et des cadres du secteur des Affaires religieuses et des wakfs.