«La plupart des patientes qui fréquentent notre clinique viennent pour acheter une dignité.» C?est ce qu?a affirmé le propriétaire d?une clinique d?accouchement privé. «Il ne s?agit pas de personnes riches, mais ce sont des femmes de classe moyenne qui ne lésinent pas sur les moyens pour être admises dans une clinique privée. Elles refusent d?accoucher dans des conditions lamentables au niveau des hôpitaux», explique ce professeur en gynécologie. Ce dernier, qui a déjà exercé dans plusieurs services de maternité du secteur public, dénonce les conditions dans lesquelles les parturientes sont prises en charge. «Elles se retrouvent le plus souvent à plusieurs dans une même salle lors des contractions. Elles sont traitées comme du bétail sans aucun respect pour leur personne et le bébé qu?elles s?apprêtent à mettre au monde», déplore-t-il. Quant à l?hygiène, très importante lors des accouchements, mais aussi lors de tout acte chirurgical, notre interlocuteur n?y va pas par quatre chemins :«Elle laisse à désirer. Il n?y a qu?à visiter les sanitaires pour comprendre que la situation est déplorable.» Ce médecin regrette, dans ce sens, que l?Etat ne fasse rien pour aider les cliniques privées à exercer dans de meilleures conditions en les subventionnant à des prix adaptés à la réalité. Selon lui, «les pouvoirs publics ne font pas d?efforts pour permettre aux citoyens d?avoir un système de soins qui réponde à leurs besoins et à leurs attentes». «Sans les subventions de la caisse des assurances, le patient se retrouve obligé, sans aucun remboursement, de débourser des prix faramineux pour sa prise en charge médicale.»