Echéances - Le premier tour est programmé les 23 et 24 mai, et le second tour les 16 et 17 juin. C'est ce qu'a confirmé hier, mardi, l'armée qui est au pouvoir, alors que le pays est en proie à une tourmente politique liée à l'exclusion de candidats au scrutin et à des incertitudes sur la future Constitution. «L'élection présidentielle aura lieu à la date prévue», a affirmé devant l'Assemblée du peuple Mamdouh Chahine, membre du Conseil suprême des forces armées, qui dirige le pays depuis la démission de Hosni Moubarak en février 2011. L'armée a promis de remettre le pouvoir aux civils avant la fin juin prochain, une fois le nouveau président élu. La course à la présidentielle a toutefois été émaillée de plusieurs surprises qui ont soulevé des interrogations sur le déroulement du processus. La dernière en date est l'exclusion de 10 candidats sur 23, dont l'ancien vice-président Omar Souleimane, le membre des Frères musulmans Khairat al-Chater et le salafiste Hazem Abou Ismaïl, au motif d'irrégularités dans leurs dossiers de candidature. Ces disqualifications bouleversent le paysage politique à cinq semaines du premier tour les 23 et 24 mai. « La commission a rejeté tous les appels présentés par les dix (candidats) écartés », sur 23 personnes ayant fait acte de candidature, a rapporté l'agence officielle (Mena). Parmi les candidats restant en lice figurent l'ancien chef de la Ligue arabe Amr Moussa, l'ex-membre des Frères musulmans Abdelmoneim Aboul Foutouh et le dernier chef de gouvernement de Hosni Moubarak, Ahmad Chafiq. Khairat al-Chater, un richissime homme d'affaires choisi par les Frères musulmans pour les représenter, a réagi en appelant les Egyptiens à se tenir prêts «à descendre dans la rue pour protéger la révolution parce qu'elle s'expose à un grand danger» et à «lutter contre toute opération de fraude ou d'achat de voix qu'ils sont en train de préparer». Les Frères musulmans avaient anticipé la décision en présentant un candidat «alternatif», le président de leur formation politique, le Parti de la Liberté et de la Justice (PLJ) Mohammed Morsi. La confrérie islamiste, première force politique du pays, reste donc dans la course. Omar Souleimane, ancien chef des services secrets et brièvement vice-président de M. Moubarak dans les derniers jours de sa présidence, a été disqualifié parce qu'il n'a pas réussi à obtenir le nombre minimum de signatures d'électeurs dans l'un des 15 gouvernorats requis par la loi. Le salafiste Hazem Abou Ismaïl ne peut quant à lui être candidat parce que sa mère a obtenu la nationalité américaine. La loi électorale stipule en effet que tout candidat à la magistrature suprême doit être uniquement égyptien, de même que ses parents et son épouse. Parmi les candidats disqualifiés figure aussi Ayman Nour, qui s'était présenté face à Hosni Moubarak en 2005. La tourmente provoquée par l'exclusion de près de la moitié des candidats se double d'incertitudes sur la rédaction de la future constitution. La commission chargée de préparer la future loi fondamentale vient d'être suspendue par décision de justice.