Législation - Si par le passé ce genre d'union communautaire n'était pas toléré par la loi, la Constitution du 23 février 1989 l'a reconnue et l'a définie. Une avancée qui intervient au lendemain des événements du 5 octobre 1988. Une brèche de liberté et de perspectives démocratiques a ainsi surgi, au grand bonheur des nostalgiques de la «twiza». Et c'est ainsi que les animateurs de l'action bénévole dans les quartiers et les villages ont disposé d'un fondement juridique légalisant leur activité. C'est dans ces circonstances que des milliers de villages et de quartiers se sont rapprochés des directions de la réglementation des affaires générales (DRAG) pour déposer leur dossier d'agrément. Il faut savoir qu'il suffit d'être quinze citoyens regroupés autour d'un même objectif pour pouvoir fonder une association à caractere social, culturel, religieux… ou politique. Souvent, l'idée est annoncée par un seul individu, qui se distingue d'abord par son statut individuel : intellectuel, militant politique, sportif…, pour que d'autres se joignent à lui par leur soutien à la proposition et d'un commun accord le comité est mis en place. A en croire certains témoignages, les initiateurs sont en partie des militants politiques, à la recherche d'une notoriété qui leur permettra de rentabiliser électoralement cet investissement. En d'autres termes, l'animation d'un comité de quartier ou d'un village est un passage obligatoire vers un autre palier de la représentation sociale à travers un mandat électoral dans une élection locale, régionale ou nationale. Quand à la mission de ces structures de proximité, elle varie d'un quartier à un autre et d'un village à un autre. Elle va de la prise en charge de journées de volontariat, comme par exemple, le désherbage, le nettoyage et l'aménagement des espaces publiques, à l'organisation de compétitions sportives pour les jeunes du quartier. Elle consiste aussi, parfois, à prendre en charge le soutien scolaire des enfants du quartier, ainsi que la sensibilisation pour la protection de l'environnement ou contre les maladies contagieuses…En somme, toutes les initiatives des comités de quartier sont nobles et d'intérêt général, même si elles demeurent peu visibles. Les autorités locales, elles, ne s'intéressent au comité qu'une fois que ce dernier se distingue comme porte-parole et arrive à drainer toute la population derrière lui. Le président du comité devient de ce fait un interlocuteur incontournable pour tous les acteurs politiques locaux. Un rapport de force qui lui vaut d'être sollicité par la collectivité locale pour un soutien financier dans la mesure où il accepte de cautionner les décisions du président d'APC, du chef de daïra ou même du wali. Mais, dans le cas où il décide de garder son autonomie, il est ciblé de toutes parts et son comité devra faire face à une bureaucratie ferme et inébranlable. C'est ce qui ressort en tout cas des entretiens que nous avons eus avec différents acteurs des comités de quartier.