Propositions - Invité du Forum des Chefs d'entreprises (FCE), le Front des Forces socialistes (FFS) par la voix de son président du comité éthique, a proposé hier mercredi une charte de l'entreprise pour lever les contraintes sur l'investissement privé en Algérie. M. Mohand Amokrane Cherifi ministre du commerce dans les années 1990 rallié au FFS, a indiqué que son parti proposait une charte à l'entreprise dans laquelle il est imposé à l'Etat un certain nombre d'obligations pour faciliter l'investissement privé. Dans cette charte, l'Etat, selon lui, doit être désormais un élément de soutien et non pas un élément de blocage soutenant le fait que les blocages à l'investissement privé, constaté actuellement soit dû à «l'incapacité de l'Etat à utiliser les instruments de régulation», ce qui le pousse à recourir aux interdits administratifs. Ce blocage trouve aussi son origine, enchaîne le représentant du plus vieux parti d'opposition, dans «la crainte de l'Etat de perdre le contrôle politique économique et sociale du pays» s'il venait à libérer carrément l'acte d'investir. Le conseiller économique du président du FFS a en outre souligné à l'adresse des chefs d'entreprises présents à cette rencontre que son parti œuvrerait à mettre fin à «la ségrégation entre les entreprises publiques et les entreprises privées». Pour autant, précise-t-il, la liberté d'entreprendre que défend son parti ne signifie nullement l'ouverture de tous les secteurs à l'investissement privé. Le FFS considère ainsi que l'Etat ne doit pas se retirer de la sphère économique et doit rester présent dans des secteurs stratégiques qu'il doit définir au préalable. D'autre part, il suggère la constitutionnalisation du dialogue économique et social pour associer la société et les acteurs économiques dans la prise de décision. «Il ne faut pas que la société ou l'économie reçoivent des décisions d'en haut, qui leur soient imposées sans qu'ils aient à donner leurs points de vue sur les retombées de ces actes de gestion», a-t-il souligné. «Il ne faudra absolument pas que l'entreprise soit administrée d'en haut mais régulée et que le retour aux interdits en doit être l'exception. Il n'est plus question de distinguer une entreprise privée d'une entreprise publique ou d'en autre mixte. Celle-ci doit se distinguer uniquement par le capital. On ne fait pas de l'idéologie. On fait de la politique», a encore précisé Mohand Amokrane Cherifi sur les ondes de la chaîne II de la Radio nationale. Dans ce contexte, le discours économique prononcé par cet ancien ministre du commerce dans le sillage des propositions du FFS n'a pas laissé les membres du FCE indifférents. Certains se sont dits épatés et agréablement surpris comme affirmé sur les ondes de la chaîne III de la radio nationale par M. Djamel Khechouch. «J'ai été agréablement surpris par la présentation politique à laquelle nous avons assisté. Cela a été une présentation à la fois complète et passionnée faite par quelqu'un qui a un grand amour pour l'Algérie», a-t-il relevé.