La poésie populaire de la période de la Révolution et post-indépendance doit être considérée comme «document historique», a affirmé, hier, un universitaire au cours du 1er séminaire national sur la vie et l'œuvre du poète populaire Hadj Bouragaâ (1903-1991). Ahmed Zeghab, de l'université d'El Oued, a estimé que les poètes populaires qui ont chanté la Révolution, ses hauts faits d'armes et ses grands hommes, ont prouvé un «haut sens du patriotisme» car, selon lui, «même des politiciens aguerris hésitaient alors à glorifier ceux que l'occupant taxait de fellagas». Le moment fort de l'indépendance a également été célébré par ces poètes qui ont «immortalisé sur le vif» l'immense joie suscitée par le recouvrement par le peuple algérien de sa liberté, a ajouté cet universitaire, considérant que c'est «tout cela qui fait que le corpus poétique de cette phase doit être considéré comme document historique, outre sa dimension artistique intrinsèque» Il existait même, à cette époque, des poétesses, a ajouté M. Zeghab, citant le cas de Fatima Mansouri de la région d'El Oued, dont les déclamations, vantant le patriotisme et la bravoure des moudjahidine incitaient les jeunes à rejoindre le maquis.