Constat - La station de taxis de Sétif est plus importante que celles de Tizi Ouzou et Bouira. Toutes les destinations vers plusieurs wilayas sont proposées aux voyageurs. A la gare routière SNTV de Sétif, les transporteurs de voyageurs assurent quasiment toutes les destinations vers toutes les wilayas. Située à quelques pas des arrêts de bus, la gare jouxte le stade du 08-Mai-1945. Elle occupe ainsi un lieu hautement stratégique à l'entrée sud-ouest de la capitale des Hauts-Plateaux. Contrairement aux stations de Tizi Ouzou et Bouira que nous avons déjà visitées, ici, le nombre de véhicules en couleur jaune est plus important. Autre chose : les lieux sont propres et l'organisation est meilleure. Les taxis sont garés, chacun dans son espace réservé. Outre les wilayas de l'Est, plusieurs wilayas du Centre et de l'Ouest sont desservies par les chauffeurs de taxi qui accueillent et orientent les voyageurs. L'autoroute Est-Ouest permet à plusieurs d'entre eux de gagner plus de temps dans leurs trajets, comme c'est le cas pour ceux assurant la ligne Sétif-Bouira. «Avant la réalisation de la nouvelle autoroute on faisait plus de trois heures, maintenant on fait une heure et demie», se réjouit un groupe de chauffeurs. Tout causant et plaisantant, ces derniers attendent d'éventuels clients. «Certes, nous travaillons plus comme il est vrai aussi que nous gagnons plus d'argent qu'avant, mais parfois nous attendons longtemps notre tour au niveau des arrêts pour embarquer des voyageurs et puis il y a aussi les frais de l'entretien du véhicule, sans parler de la cherté de la vie» renchérit son collègue tenant une bouteille à la main pour faire ses ablutions se préparant à effectuer sa prière sur place. Il n'est pas le seul à faire sa prière devant son véhicule, on remarque que beaucoup de ses collègues le font aussi. Malgré la concurrence, les chauffeurs s'entraident. «Il est vrai qu'il existe une concurrence qui dépasse parfois les règles de l'art mais d'une manière générale, je peux affirmer sans aucune exagération que les chauffeurs de taxi sont ceux parmi les autres transporteurs à avoir le plus un esprit de solidarité. Par exemple je ne peux pas trouver un collègue en panne sur la route sans m'arrêter pour lui proposer de l'aide si je peux le faire bien sûr», témoigne un autre chauffeur assurant la ligne Sétif-Jijel. Cela dit, le manque de sécurité et la nature de ce métier obligent ces professionnels à s'entraider pour affronter les difficiles conditions de travail. Des exemples de solidarité existent, comme le cas par exemple de Rabah. Amputé d'un bras, celui-ci continue à travailler dans cette station. Son rôle est d'accueillir et d'orienter les voyageurs vers les taxis assurant les dessertes recherchées. «Rabah était chauffeur de taxi. Il a exercé pendant longtemps ce métier avant d'être victime d'un accident de la circulation qui lui a causé la perte de son bras. Nous avons décidé de l'aider en cotisant quotidiennement pour le payer du travail qu'il fait et, ainsi, il reste toujours parmi nous. C'est un brave type et un père de famille qui mérite du respect», affirme son collègue qui assure la ligne Sétif-Alger. 70 % des chauffeurs sont âgés de plus de 50 ans 70 % des chauffeurs de taxi sont âgés de plus de 50 ans. Mais une grande partie d'entre eux souffre de maladies chroniques dues notamment à l'âge. Il s'agit notamment de diabète, d'arthrose et d'hypertension artérielle. En cas de décès du chauffeur de taxi, sa famille se retrouve généralement confrontée à dans des conditions très difficiles.