Appel - «Il y a des violations commises par les forces de l'ordre syriennes mais aussi des actes perpétrés contre ces forces gouvernementales». C'est ce qu'a indiqué le médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie, Kofi Annan, hier, mardi, devant le Conseil de sécurité. Il a estimé que son plan de paix était «sans doute la dernière chance d'éviter la guerre civile» dans le pays, malgré les nombreux accrocs au cessez-le-feu. L'émissaire spécial a indiqué toutefois que «l'activité militaire a légèrement diminué», mais qu'il «y a toujours de sérieuses violations» du cessez-le-feu mis en place le 12 avril. M. Annan, qui rendait compte à huis clos de sa médiation par vidéoconférence, a averti que sa mission «n'était pas illimitée dans le temps». «Ce plan reste l'unique chance de stabiliser le pays», a-t-il ensuite dit lors d'une conférence de presse à Genève, soulignant «l'inquiétude profonde que le pays ne s'enfonce dans une guerre civile complète». «Nous devons arrêter les tueries», a-t-il lancé. «J'adresse un appel à tous ceux qui ont des armes, qu'ils pensent à la population, déposent les armes et viennent s'asseoir à la table (des négociations) avec nous», a exhorté l'ancien patron de l'ONU. «Il est très difficile de convaincre les parties en présence de déposer les armes». Interrogé sur les législatives qui se sont tenues dimanche sur fond de «violences», M. Annan a répondu que le gouvernement syrien devrait comprendre qu'il «faudrait peut-être de nouvelles élections». Selon lui, la consultation n'est pas celle qui est prévue dans son plan de paix, qui préconise un «dialogue» entre gouvernement et opposition. Il indiquera à Genève qu'il espérait que les 300 observateurs de l'ONU soient déployés d'ici à la fin du mois. Ils «auront à ce moment-là un impact bien supérieur», a-t-il estimé. Soixante-six observateurs sont actuellement sur place, répartis en six endroits du pays, a précisé un porte-parole du département des opérations de maintien de la paix de l'ONU, André-Michel Essoungou. M. Annan aurait l'intention de se rendre à Damas dans les prochains jours, a déclaré l'ambassadeur britannique à l'ONU, Mark Lyall Grant. La date de cette visite n'a pas encore été précisée. Rappelons qu'il ne s'y était rendu qu'une seule fois au tout début de sa mission. De son côté, le patron des opérations de maintien de la paix de l'ONU, Hervé Ladsous, a noté une «réduction sensible» de l'utilisation des armes lourdes par les forces syriennes. Mais des opérations militaires plus discrètes continuent, ainsi que des vagues d'arrestations à grande échelle, a-t-il ajouté, toujours selon les diplomates.