Versification Gonzalo Rojaz était l?invité du café littéraire, à la Bibliothèque nationale. La cinquante-cinquième édition du café littéraire qu?organise la Bibliothèque nationale d?El-Hamma a été marquée, lundi, par la présence du poète chilien Gonzalo Rojaz qui, il y a une semaine, a obtenu le Prix littéraire Cervantès, et a été honoré en personne par le roi d?Espagne Juan Carlos. Comme de coutume, avant d?entamer les discussions, Amine Zaoui, directeur de la Bibliothèque nationale, a tenu à préciser la nature de cette rencontre : «Cette édition est un lien entre les deux cultures, chilienne, donc latino-américaine et algérienne, donc maghrébine.» Et d?ajouter : «La Bibliothèque nationale, qui est un lieu de rencontre et de dialogue, d?échange et de confrontation d?idées, tend à s?ouvrir sur les autres cultures. A travers cet espace, qu?est la bibliothèque, nous essayons de renforcer les relations culturelles qui nous lient aux autres sociétés.» Ensuite, après un bref discours inaugural, M. Zaoui, a cédé la parole à Son Excellence l?ambassadeur d?Espagne à Alger. Ce dernier a précisé à l?assistance que Gonzalo Rojaz était pour lui une référence. «J?ai connu le poète dès mon jeune âge, lorsque, moi, je n?étais encore qu?un élève. La lecture de ses poèmes m?a permis d?avoir une vision plus globale, plus directe du monde. Il m?a appris à avoir une meilleure connaissance du monde et des gens.» Enfin, Gonzalo Rojaz s?est adressé à l?assistance, la remerciant d?être venue nombreuse, disant son émotion d?être à Alger où Cervantès fut captif durant plusieurs années et de se trouver seulement à quelques kilomètres de la grotte qui en porte le nom. Puis il a défini la nature de la poésie. «Elle est une production littéraire qui est une activité intellectuelle. Donc la poésie relève de l?intellectuel. Elle est aussi une activité de la vérité, de la beauté et de la sensibilité. La poésie est comme un jeu. En fait, elle est un jeu difficile à cerner, à définir, car elle échappe à l?explication puisqu?elle émane des tréfonds de l?être, et tout ce qui vient du fonds est difficile à cerner et à définir.» Et d?ajouter : «La poésie se situe dans une relation étroite et avec le mot et avec le son.» Ensuite, à la demande de l?assistance, Gonzalo Rojaz a lu quelques-uns de ses poèmes. L?important dans la poésie, ce n?est certainement pas le sens des mots, mais leur son, cette charge musicale que contient chaque vocable. D?ailleurs, la poésie est une musicalité, une sensibilité et non pas une signification. On ne cherche pas à comprendre le mot, mais à le ressentir. Cette rencontre poétique a été organisée par l?Institut culturel espagnol Cervantès, en collaboration avec la Bibliothèque nationale d?El-Hamma. Depuis quelque temps, l?Institut Cervantès tend à participer à l?animation culturelle et artistique sur la place d?Alger.