Voyage - C'était un moment de rencontre, hier, à la salle Ibn Zeydoun (Riad-el-Feth) entre l'Orient et l'Occident, dans le cadre de la 13e édition du Festival culturel européen, essentiellement dédiée à la musique. C'était effectivement un véritable moment de convergence entre des sonorités d'ici et d'ailleurs, une rencontre avec la musique jazz et la musique arabo-andalouse, c'était un moment partagé entre le groupe de jazz néerlandais Kepera Trio (le trio est composé de Wim Kegel à la batterie, Rembrandt Frerichs au piano et Tony Overwater à la contrebasse) et un artiste algérien, Kheireddine M'kachiche. Tous les quatre ont présenté une musique d'inspiration jazz à l'accent oriental. Les différents morceaux proposés au public revêtent un style complet, unique, caractérisé par une fusion d'instruments, tels que la batterie, le piano, la contrebasse ou encore le violon, avec Kheireddine M'kachiche, qui a conféré au jeu une texture exceptionnelle, du relief et une saveur truculente. Le Trio Kepera, expérimente avec le violoniste algérien, Kheireddine M'kachiche, de nouveaux sons d'inspiration arabo-andalouse, et ce, avec autant d'imagination que de sensibilité, à savoir un jazz-fusion : l'assistance s'est laissée transporter en le fusionnant avec la musique andalouse. Les quatre instrumentistes ont investi la scène en offrant au public, apparemment connaisseur, en beauté comme en émotion, un beau répertoire fait de croisements musicaux dans la méthode du jazz. D'autant que Kheireddine M'kachiche compte nombre de collaborations au niveau national et international.Notons que le trio hollandais s'intéresse en particulier aux musiques traditionnelles de Perse et du monde arabe. En se produisant à Alger et en partageant la scène avec le violoniste algérien, cette formation néerlandaise a exposé, l'instant d'un concert, un concept nouveau, original, s'imprégnant aussitôt de nouvelles sonorités. La rencontre entre Orient et Occident par le jazz était un moment aussi bien merveilleux que palpitant, un véritable périple tout en sons, transportant le public dans un univers fusionnel. C'était une ambiance tantôt rythmée, tantôt ouatée, à laquelle le Trio Kepera, accompagné de Kheireddine M'kachiche, a invité le public à apprécier, et, du coup, à savourer. C'étaient des saveurs musicales purement authentiques. Le jeu musical par lequel les quatre artistes se sont distingués était juste, distinct à chaque interprétation, il dégageait de l'émotion. C'était une musique émotive, pleine d'enthousiasme. Autrement dit, l'orchestration musicale s'est déroulée avec un engouement euphorique. Le jazz en tant que musique était exalté dans sa beauté, tout comme dans sa poésie, avec l'esprit créatif, novateur du Trio Kepera. La rencontre de celui-ci avec Kheireddine M'kachiche lui a permis d'explorer d'autres pistes, d'expérimenter de nouvelles sonorités, où le travail fait en ce sens témoigne de la rigueur et aussi de l'improvisation. C'est-à-dire le Trio a donné libre court à son inspiration. Par exemple, Tony Overwater a fait voyager son public avec des solos à la contrebasse en reproduisant les istikhbar du luth oriental. C'était simplement un moment de pure féerie.