Le taux avancé par le responsable du ministère de la Justice est effarant : les prisons algériennes sont peuplées surtout de jeunes quasi analphabètes. Ainsi, l'ignorance et la déperdition scolaire sont les principales causes de la délinquance. «Près de 75 % des détenus dans les établissements pénitentiaires algériens sont des jeunes âgés de moins de 30 ans à la date de leur incarcération et disposant d'un niveau primaire pour certains». C'est ce qu'a déclaré hier le directeur général de l'administration pénitentiaire, Mokhtar Felioune. «Les chiffres avancés démontrent la relation entre le crime, la délinquance et le faible niveau d'instruction», a-t-il souligné en marge du coup d'envoi des examens d'aptitude au niveau de l'établissement pénitentiaire d'El Harrach. Dans ce sillage, M. Felioune a précisé que «l'ignorance et la déperdition scolaire sont les principales causes de la délinquance». Face à cette situation, le ministère de la Justice et l'administration pénitentiaire s'attellent à hisser le niveau d'enseignement des détenus pour les préserver contre toute récidive et les aider à commencer une nouvelle vie loin de la délinquance. Le taux de prisonniers poursuivant des études dans l'un des cycles d'enseignement en Algérie est très appréciable. 135 420 prisonniers poursuivent des cours d'enseignement dont 35 417 des cours d'alphabétisation, 95 632 des cours par correspondance et 4 371 des cours universitaires. Concernant la formation professionnelle, les détenus inscrits dans les 80 spécialités sont au nombre de 143 612 au niveau de 135 établissements dans le cadre de la formation interne ou dans la formation au titre d'un régime de semi-liberté. «Le nombre de détenus ayant passé les épreuves du BEM l'an dernier est de 2 195, soit 69 % du nombre global de prisonniers alors que 732 détenus ont passé les épreuves du bac pour la même année (42,29 %)», a indiqué M. Felioune. La population carcérale est estimée à 58 000 prisonniers dont 800 femmes. 15 329 détenus ont pris part depuis hier et ce, jusqu'à aujourd'hui aux examens d'aptitude pour l'année scolaire 2011-2012 dans 112 établissements pénitentiaires qui font office de centres d'examen à travers toutes les wilayas. Ces examens sont encadrés par des fonctionnaires du secteur de l'Education nationale sous la supervision de l'Office national de l'enseignement et de la formation à distance. Dans les 112 établissements convertis en centres d'examen, 11 133 détenus subissent les épreuves du niveau moyen et 4 196 du secondaire. Les détenus inscrits pour les examens du BEM et du baccalauréat ne sont pas concernés par ces examens de passage.