Objectif - Sauver les vestiges de plusieurs monuments historiques de cette wilaya d'un «dépérissement inéluctable», résultat de «mains malveillantes», est le but ultime d'un programme de restauration. Des pans entiers du patrimoine historique de la wilaya de Médéa, à l'abandon pendant des années, ont pu être sauvés et valorisés à nouveau à la faveur d'un ambitieux plan de restauration initié par la Direction de la culture, ont indiqué jeudi dernier les responsables de cette administration. Plusieurs vestiges, datant aussi bien de l'époque romaine qu'ottomane, qui étaient livrés aux aléas du temps, mais également la proie de «mains malveillantes», ont retrouvé leur lustre d'antan, grâce à ce plan de préservation et de restauration, entamé en 2007. Les travaux engagés par la Direction de la culture ont ciblé un nombre «appréciable» de vestiges historiques menacés par les effets néfastes de l'homme et de la nature. Parmi les vestiges ayant pu être ainsi sauvés d'un «dépérissement inéluctable», le minaret de Djamaâ Lahmar (mosquée rouge), l'unique vestige encore debout de ce lieu de culte, édifié vers le début du XIXe siècle, dont il ne subsiste, aujourd'hui, que cet élément architectural, seul témoin d'une civilisation de l'époque. D'une hauteur de 18 m, le minaret de Djamaâ Lahmar, qui se distingue par sa forme géométrique cylindrique, caractéristique du cachet architectural ottoman, domine, aujourd'hui, la place Bologhine, située à l'entrée sud de l'ancienne ville de Médéa, ceinturée par d'innombrables vestiges remontant à la période ottomane. Le mausolée de cheikh El-Berkani, père de Benaïssa El-Berkani, calife de l'Emir Abdelkader, et de Sidi Sahraoui, l'un des saints patrons de la ville de Médéa, a fait l'objet, à son tour, de travaux de restauration et est ouvert de nouveau aux visiteurs. D'autres opérations de restauration ont été menées dans le cadre de ce plan. Elles ont touché le fortin de M'sallah, un vestige qui date également de la période ottomane, utilisé comme poste de guet par la garde du bey du Titteri, Boumezrag, lors des déplacements de sa famille vers sa résidence d'été, située à Haouch El-bey, à l'est de la ville. Le site servira, pour rappel, de lieu de détention et de torture, durant l'occupation coloniale. L'ancien lieu de retraite de la résistante Lalla Fadhma n'Soumeur, dans la commune d'El-Aïssaouia, au nord-est de la wilaya, ainsi que la résidence d'hiver de l'Emir Abdelkader, au centre-ville de Médéa, font partie des vestiges historiques concernés par ce plan de sauvetage. Ces deux importants sites abritent, un petit musée entièrement dédié à cette personnalité nationale, alors que le second, a été transformé en musée régional des arts populaires et traditionnels.