Parmi les vestiges dont regorge l'ancienne capitale du Titteri, Médéa, le minaret et le fortin font actuellement l'objet de travaux de restauration. Ces travaux sont initiés dans le cadre d'un plan de protection et de préservation du patrimoine archéologique local mis sur pied par la direction de la culture. Situé à proximité du mausolée de cheikh El Berkani, père de Benaïssa El Berkani, califat de l'Emir Abdelkader, à l'entrée sud de la ville de Médéa, le minaret de Djamaâ Lahmar (mosquée rouge) est l'unique vestige encore debout de ce lieu de culte qui a été édifié vers le début du XIXe siècle. D'une hauteur de 18 m, le minaret de Djamaâ Lahmar se distingue par sa forme géométrique cylindrique, caractéristique du cachet architectural ottoman. La seconde opération de restauration concerne le fortin de M'Sallah, un vestige qui date également de la période ottomane, utilisé par la garde du bey du Titteri, Boumezrag, lors des déplacements de sa famille vers sa résidence d'été, Haouch El bey. Le site servira, au début de l'occupation française, de lieu de détention et de torture. Une opération de restauration similaire a été engagée sur plusieurs sites et vestiges historiques de la région, parmi lesquels le mausolée de Sidi Sahraoui, l'un des « saints patrons » de la ville, et la mosquée Hanafite, lieu de culte du rite hanafite, baptisée également « mosquée verte » par les Ottomans. La mosquée verte de Médéa a été construite en 1583 par le bey Mourad qui réalisa, quelque temps après, une réplique à Constantine. Transformée vers 1840 en église, la mosquée fut restituée aux populations autochtones, en 1883, et retrouve à nouveau sa vocation de lieu de culte musulman. Avec son style architectural ottoman, la mosquée verte est constituée de minarets en forme cylindrique, correspondant au type oriental qui distingue la conception architecturale turque. La mosquée a bénéficié, en outre, de travaux d'extension qui ont permis de porter sa capacité de 900 à 1300 places. Quatre autres sites archéologiques, datant particulièrement de l'époque romaine et coloniale, à savoir l'aqueduc de la ville de Médéa, l'ancienne cité romaine Usinasis à Saneg, la nécropole de M'fatha et la zaouïa El Aïssaouia, lieu de retraite de la résistante Lalla Fadhma N'soumer figurent également dans le plan de charge de la direction de la culture. Les portes de la maison de l'Emir Abdelkader, à Médéa, les ruines de Rapidum à Djouab, et les ruines de l'antique cité Achir, dans la commune de Kef Lakhdar et dont la restauration a été achevée récemment seront ouvertes prochainement au public, a précisé la direction de la culture de Médéa.