Solutions Le diplomate des Nations unies a été sans complaisance dans son rapport sur la situation et les perspectives de l?équation irakienne. Les Irakiens devraient former leur gouvernement intérimaire d'ici à la fin mai, pour permettre le transfert de souveraineté un mois plus tard, a estimé l'envoyé spécial de l'ONU Lakhdar Brahimi. En effet, à peine rentré d'Irak où il a tenté de négocier les termes de l'installation le 30 juin d'un gouvernement intérimaire irakien, l'émissaire de l'ONU a déclaré que la situation sécuritaire restait un sérieux problème. La coalition dirigée par Washington «sait bien que, à moins que cette impasse ne trouve une solution à travers des moyens pacifiques, il y a un fort risque de confrontation sanglante», a-t-il ajouté. «Ils savent que les conséquences d'une telle effusion de sang seraient dramatiques et durables». Cette situation rend une solution politique et le transfert des pouvoirs aux Irakiens le 30 juin d'autant plus essentiels, selon le diplomate, appelé à la rescousse par Washington pour dégager une solution institutionnelle en Irak. M. Brahimi a espéré que les membres du futur gouvernement intérimaire irakien seront choisis d'ici à la fin mai, par les Irakiens eux-mêmes. Ce gouvernement, à durée de vie réduite en attendant les élections de 2005, sera chargé d'administrer le pays «au jour le jour», en évitant de s'engager sur des décisions à long terme, n'étant pas issu d'un scrutin démocratique, a dit M. Brahimi. Il aurait à sa tête un Premier ministre. Un président et deux vice-présidents seraient désignés. Enfin, il a évoqué la tenue, au plus tôt en juillet, d'une conférence nationale réunissant un millier de personnalités irakiennes et chargée de se pencher sur les grands enjeux nationaux. Pour le représentant de l'ONU, il s'agit de favoriser «un vrai dialogue national». Mais le plus important, c?est que les recommandations de M. Brahimi ont été approuvées par le Conseil de sécurité. Sur le terrain, la ville de Falloudja était de nouveau le théâtre d'intenses combats, entre marines et résistants, qui ont repris, hier soir, dans la ville et fragilisé davantage la trêve dans ce bastion sunnite assiégé depuis plus de trois semaines par les forces américaines. A Madrid, le chef du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, a annoncé, devant le Congrès des députés, que le retrait des quelque 1 300 militaires espagnols d'Irak, serait achevé le 27 mai. Sur un autre plan, l'armée américaine envisage d'envoyer davantage de blindés lourds en Irak, a indiqué le chef d'état-major interarmées américain, le général Richard Myers, alors que certains militaires s'inquiètent de la vulnérabilité relative des véhicules Humvee sur le terrain.