Résumé de la 5e partie - Pierre est tenu pour responsable de tous les malheurs qui s'abattent sur le village. Les habitants décident de le chasser... Il traversa la forêt, puis des terres inconnues, et encore d'autres forêts. Il découvrit de la sorte une vieille cabane qui paraissait abandonnée. Il s'y installa et décida d'y vivre loin de la fureur des hommes et de leur dureté. De nombreuses années passèrent ainsi. Pierre vivait au milieu des plantes et des animaux. Il s'était fait de nombreux amis parmi les loups, les serpents, les belettes, les hiboux, les hérissons, et bien d'autres espèces. Il leur parlait leur propre langage, celui du frémissement de la nature. Il apprit à connaître l'autre et à se connaître lui-même, à regarder toute chose avec le dedans de ses yeux et à ne voir qu'en profondeur. Le temps s'écoula et Pierre s'aperçut qu'il était vieux. Il prit son bâton et s'en alla vers le village. Il traversa des forêts, des terres mal connues, et d'autres terres encore. Il avançait sur l'ancien chemin de l'école, encadré de hauts arbres, lorsqu'il s'aperçut que quelque chose n'allait pas : c'était ce silence assourdissant. Les oiseaux ne chantaient plus, le vent ne murmurait plus, les arbres eux-mêmes ne craquaient plus. A l'orée d'une clairière, le Typhanon lui apparut. — Te voici, Pierre. Je t'attendais. Pierre regarda cet étrange arbre à tête de vieillard chauve qui lui disait. — Voilà des siècles que j'arpente cette terre. Il est temps pour moi de me reposer. Aussi vas-tu prendre ma place et poursuivre ma mission. Le Typhanon lui effleura la tête de l'une de ses branches, puis, s'immobilisa. Ses racines étaient à présent profondément ancrées dans le sol ; sa cime ressemblait à celle de n'importe quel autre arbre ; plus rien ne le distinguait dans la forêt. Il était un parmi les autres. Pierre, quant à lui, retourna sur ses pas. Il n'était pas encore habitué à marcher avec ce tronc noueux, avec ces branches qui ballottaient, avec ces feuilles qui s'agitaient sous le vent. Sa tête de vieillard chauve se remplissait de prédictions. De rêves et de sagesse. Il savait que peu d'hommes l'écouteraient. Mais il souriait. Il était le Typhanon.