Art - Le coup d'envoi de la 4e édition du Festival international de calligraphie a été donné, hier, au palais Mustapha-Pacha. Les œuvres exposées dans ce palais, qui est aussi le Musée national de l'enluminure, de la miniature et de la calligraphie, témoignent tantôt de la beauté, tantôt de la poésie que recèle l'art de la calligraphie. Toutes illustrent – chacune à titre exceptionnel – la beauté plastique de la lettre arabe et la richesse des motifs décoratifs puisés dans le terroir. Cette manifestation à laquelle prennent part une centaine de calligraphes algériens et étrangers (Azerbaïdjan, Bangladesh, Bosnie, Iran, Maroc, Pakistan, Tunisie, Turquie, Syrie, Egypte et autres) et inaugurée par la ministre de la Culture, Khalida Toumi, se poursuivra jusqu'au 7 juin. Jusque-là, le public pourra apprécier les tableaux exposés ainsi que la manière dont l'alphabet arabe est splendidement représenté par les artistes et ce, avec autant d'imagination que de sensibilité. Les artistes ont fait donc preuve d'imagination, parce qu'ils ne se contentent pas de reproduire les lettres arabes, mais s'adonnent aussi au jeu de la création. L'alphabet est recréé dans son apparat et son élégance. La composition diffère d'un tableau à l'autre. Quant aux styles dans lesquels s'illustrent admirablement les œuvres des artistes, ce sont, soit le «Maghribi», soit le «Koufi» ou encore le «Farissi», trois styles représentant un savoir-faire authentiquement ancré dans la tradition à la fois littéraire et spirituelle. Divers sujets sont calligraphiés avec de l'encre noire de Chine, notamment, et parfois avec du doré, de la gouache et tout un mixage de techniques, allant des versets coraniques aux couplets tirés ou inspirés de la poésie soufie, en passant par des extraits de citations arabes anciennes. Relevons aussi des lettres et des mots arabes isolés. Cela donne une expression individuelle à l'œuvre produite. Si les œuvres exposées s'inscrivent dans la tradition, il n'empêche cependant que les exposants innovent suivant instantanément leur imaginaire, la tendance du moment et l'appel de leur «moi profond» qui est, d'ailleurs, le moteur de la création. Ce festival se présente comme un sublime voyage dans l'alphabet arabe, un alphabet d'une grande richesse. Il est transporté entre deux univers, l'ancien et le contemporain. Rappelons que l'objectif de cette manifestation culturelle, organisée sous l'égide du ministère de la Culture, est, selon les organisateurs, de faire mieux connaître la calligraphie dans la variété de son expression ou de la manière de son exécution ainsi que dans la beauté de son graphisme. Notons par ailleurs que, outre l'alphabet arabe qui est mis à l'honneur, les organisateurs du festival ont tenu, pour cette présente édition, à élargir le festival à d'autres horizons, l'ouvrant ainsi à d'autres styles de l'art de la calligraphie. C'est ainsi qu'une aire a été consacrée à la calligraphie asiatique. Selon les organisateurs, «à chaque édition, il y a de nouveaux participants étrangers afin de diversifier et enrichir le contenu de l'exposition». Le public pourra alors (re)découvrir la beauté, la singularité et l'excellence de l'alphabet chinois et japonais.