Recommandations - Lors de la 5e édition du salon national, jeudi, du paramédical en cancérologie, les spécialistes ont appelé à la formation du soignant en oncologie pour une meilleure prise en charge des malades. En présence de médecins spécialistes en oncologie, les paramédicaux ont pu bénéficier d'informations et de données en matière de prise en charge des malades. La paramédicale, Abderahmane Imene, de Blida, membre de l'association Nour-Doha d'aide aux cancéreux, organisatrice du salon, a insisté dans son intervention sur la relation soignant-soigné au niveau de nos hôpitaux «cette relation reste faible et certains infirmiers ne savent pas se comporter avec les malades notamment ceux qui refusent le traitement», nous a-t-elle révélé appelant à une formation spécifique. Selon une étude qu'elle a réalisée avec 10 cancéreux, la jeune paramédicale a constaté que parmi les causes du refus du traitement par les malades, les traditions et la culture du malade et de sa famille «la femme n'accepte pas d'être examinée par un homme et le mari aussi en plus du manque de relation entre soignant et ses soignés». Elle a suggéré la formation de tout le personnel paramédical à la communication, la création de groupes de paroles entre soignants-soignants et soignants-soignés, en plus de la formation d'infirmières spécialisées dans l'accueil et l'orientation, en l'occurrence au niveau des services des urgences «on trouve souvent des patients perturbés et qui ne savent pas où se diriger», a-t-elle repris. De son côté, le Dr Fouad Benbelkacem, du service de chirurgie oncologique au CPMC de Mustapha, à travers ses 33 ans de service, voit la nécessité de multiplier ce genre de journées pour le personnel paramédical pour lui permettre d'évoluer dans sa carrière, le motiver et lui donner l'occasion de se mettre à niveau pour le bien-être du malade. «Ce métier demeure un travail très ingrat, au sein des structures et souvent pas reconnu ni par l'administration ni le personnel médical.» Il nous révèle qu'avec le nombre croissant de malades, allant à 30 000 nouveaux cas par an, en l'absence de statistiques fiables, la prise en charge des malades n'est pas toujours adéquate surtout en cancérologie. Le spécialiste constate que le cancer du sein a explosé ces dernières années alors qu'il était classé après le col de l'utérus. Pour les hommes, ce sont surtout les cancers digestifs et de la prostate. Ce dernier prend des proportions alarmantes au même titre que celui de la peau. Le Pr Nadia Djirate, du service d'hématologie au Cpmc constate, pour sa part, qu'il y a une incidence très importante qui augmente dans les hémopathies malignes (maladies du sang). Ces pathologies compteraient près de 5 000 nouveaux cas annuellement en Algérie, dont les lymphomes malins qui comptent près de 500 nouveaux cas par an à l'échelle nationale, suivis des leucémies aiguës. Sur le rôle du paramédical, la spécialiste déplore le manque de paramédicaux en oncologie. Avec le manque de formation par rapport à la demande «on a tendance à oublier le rôle du paramédical alors que c'est la pièce maîtresse dans le traitement des patients. Il faudrait davantage le motiver et l'intéresser pour travailler dans les hôpitaux», nous a-t-elle martelé, insistant sur la relation «paramédical-médecins», qui doivent travailler en équipe «car c'est très important pour les patients en plus de la relation patient –paramédical».