La prise en charge des cancéreux souffre du manque de paramédicaux spécialisés en oncologie. L'information révélée par la présidente de «Nour Doha», une association activant dans la lutte contre le cancer, prend d'autant plus d'ampleur, notamment dans les régions enclavées du pays. En marge du premier Salon du paramédical en oncologie, organisé à l'hôtel Hilton d'Alger, Mme Gasmi a dénoncé la carence en personnel paramédical à même de prendre en charge le suivi thérapeutique des cancéreux. «Nous avons beaucoup de soucis à cause de cela. La chimiothérapie exige un suivi très important. Et nous avons un manque flagrant dans ce domaine», s'est alarmée la présidente de Nour Doha sans pouvoir, pour autant, quantifier le déficit. «Il faut assurer une formation spécialisée pour les paramédicaux en oncologie», a-t-elle préconisé. «Le cancer est une maladie qui nécessite beaucoup d'attention. Il faut une équipe multidisciplinaire qui doit travailler en harmonie. D'où la nécessité de la formation, même dans le domaine de la communication, pour toutes les équipes. Il faut s'inquiéter d'abord à propos du personnel soignant pour avoir une qualité de soins importante», a préconisé un intervenant au salon. L'autre revendication de Mme Gasmi a trait à la décentralisation des centres de soins dans la même spécialité. «Il faut créer des annexes d'oncologie et décentraliser la pratique de la chimiothérapie. Nous recevons beaucoup de gens du sud du pays qui viennent se soigner à Alger», a-t-elle ajouté. «En 2006, à la frontière du Niger, on a découvert toute une famille nomade atteinte de cancer externe. Il a fallu transférer les membres de cette famille à Djanet pour qu'elle reçoive les soins adéquats.» A travers cette histoire, Mme Gasmi a soulevé quatre problématiques liées à la prise en charge des malades des régions reculées, en l'occurrence l'insuffisance des centres de soins, le problème du transfert des patients, l'absence de coordination entre les services et les moyens de transport. Par ailleurs, la présidente de Nour Doha a dénoncé le manque de médicaments dans l'ouest du pays. «Nous avons eu des appels de gens de l'ouest du pays qui nous demandaient de les approvisionner en médicaments pour le traitement du cancer», a-t-elle révélé, avant de poursuivre : «Le CPMC [Centre Pierre et Marie Curie d'Alger] manque aussi de médicaments.» La mission première de l'association Nour Doha, créée en 2004, est la lutte contre le cancer en Algérie. «Depuis 2004, nous avons assuré plus de 5 000 consultations gratuites à travers le territoire national et cela grâce aux 30 médecins bénévoles qui activent dans notre association.» S'agissant du Salon du paramédical en oncologie organisé hier, il avait pour objectif principal de rassembler les professionnels et les responsables des bureaux régionaux afin de faire le point sur les dernières actualités et innovations dans le domaine ainsi que sur les résultats de l'association organisatrice. S. A.