Dans sa Chronique, consacrée aux rois et aux prophètes, Tabarî écrit, dans le chapitre consacré à Salomon : «Il avait un tapis long de cinq cents parasanges. Chaque fois qu'on étendait ce tapis, on y plaçait trois cents trônes d'or et d'argent, Salomon ordonnait aux oiseaux de joindre leurs ailes ensemble pour l'abriter – lui et sa suite – du soleil. On raconte aussi que Salomon avait mille maisons de cristal et établissait ses femmes dans ces maisons. Il avait mille femmes, trois cents épouses légitimes et sept cents concubines. Puis il ordonnait au vent d'enlever ce tapis, avec tout ce qui s'y trouvait, dans l'air, à la distance d'un mille, tantôt plus, tantôt moins. Partout où il arrivait, il couvrait le soleil dans une étendue de cent parasanges et les yeux des hommes étaient entièrement rivés sur lui. «Salomon possédait, rapporte encore la tradition musulmane, une fontaine d'airain et de cuivre liquide, il pouvait ainsi façonner tous les objets qu'il voulait. Ses soldats avaient les meilleures armures et les meilleures armes, ce qui les rendait pratiquement invincibles. Les trésors de Salomon comportaient de l'or, de l'argent, des pierres précieuses et des perles. On croit que c'est du temps de Salomon qu'on commença à plonger dans la mer pour recueillir les perles. Il utilisait pour cela les génies et les démons qui étaient à ses ordres. Ils pouvaient plonger profondément dans l'océan et respirer sous l'eau. Salomon était le seul à posséder le diamant qui permettait de percer les perles ; il aurait possédé aussi des images coloriées et des sculptures représentant des animaux.»