Rappel des questions : 14.Quelle est la personne entre les mains de laquelle le fer est devenu mou comme de la pâte et de la cire, et qui pouvait le manier de telle sorte à en faire tout ce qu'elle voulait ? 15. Quel est l'homme auquel a appartenu une fontaine d'airain liquide et fondu, qui était semblable à une eau courante ? Avec cet airain coulant, il bâtit une ville d'airain : cette ville, où est-elle ? A qui appartient-elle et quelles merveilles renferme-t-elle ? Suite des reponses : On raconta un jour devant lui l'histoire de cette ville d'airain. Mousâ-Ibn-Noçaïr était le lieutenant d?Abdou'l-Malik dans le Maghreb, et tout le pays d'Andalous se trouvait sous son pouvoir. Abdou'l-Malik lui envoya une lettre dont voici le contenu : Au nom du Dieu Clément et Miséricordieux ! J'ai appris que dans un certain désert d'Andalous, il y a une ville d'airain qui a dix milles de longueur et autant de largeur et dans laquelle se trouvent les trésors et les livres de Salomon (que la paix soit sur lui !). Lorsque cette lettre te sera parvenue, ne la quitte pas des mains avant d'être parti avec ton armée pour cette ville située dans ce désert, toi, et tous les princes et les soldats qui se trouvent avec toi. Lorsque cette lettre parvint à Mousâ, lieutenant d?Abdou'l-Malik, il réunit aussitôt son armée dans la ville nommée Qaïrouwân et située dans le Maghreb. Il montra à ses soldats la lettre d?Abdou'l-Malik, qui portait un sceau d'or, et il leur dit : Qui d'entre vous peut prendre pour quarante jours de vivres, d'eau et de fourrage pour les bêtes de somme, afin de marcher avec moi ? Il choisit ensuite mille hommes des plus braves et des plus courageux et leur dit : Il faut vous préparer et venir avec moi. Ces gens acceptèrent la proposition de Mousâ et partirent avec lui. Mousâ-Ibn-Noçaïr et ses mille cavaliers marchèrent pendant quarante jours jusqu'à ce qu'ils fussent arrivés près de la ville. Lorsqu'il ne leur restait plus qu'un espace de cinq milles pour y parvenir, ils virent de loin une chose telle qu'ils n'avaient jamais rien vu de si étrange et de si effrayant. Cette chose jetait pendant une nuit obscure un éclat semblable à celui du soleil, de la lune et des étoiles. Les soldats de Mousâ, pleins de crainte, s'avancèrent jusqu'à ce qu'ils fussent arrivés près de cette ville. Ils en firent le tour et ne trouvèrent nulle part un endroit par où y entrer. Les murailles étaient d'une hauteur telle qu'aucune créature ne pouvait monter. Mousâ et son armée, saisis d'étonnement, restèrent dans ce lieu sans savoir que faire et bien qu'ils se missent à réfléchir et à délibérer cela ne leur servit à rien et ils ne trouvèrent aucun expédient. Alors Mousâ dit à son armée : Quelle ruse emploierons-nous pour mener à bien notre entreprise ? Un héraut prononça ces paroles : celui d'entre vous qui pourra monter sur cette muraille ou en atteindre les créneaux et rapporter des nouvelles de cette ville recevra de moi cent mille dirhams pris sur mes propres richesses. Un homme accepta cette proposition et dit à Mousâ : je monterai et rapporterai des nouvelles. Les soldats formèrent un monceau des bâts des chameaux et des selles des chevaux en les plaçant les uns sur les autres. Ils apportèrent du bois du désert et ils le placèrent sous les selles et sous les bâts. Ils apportèrent aussi des cordes. lièrent le tout ensemble et usèrent d'adresse pour lancer le bout d'une corde sur les créneaux. (à suivre...)