Il n'y aura pas d'investisseurs étrangers dans le secteur agricole. Parce que l'appel d'offres lancé pour trouver des entreprises étrangères censées lancer des fermes-pilotes a été jugé infructueux. Le ministère en charge de ce secteur avait désigné quatre sites disséminés à travers le territoire national pour la réussite de cette opération d'envergure. Ainsi, Aïn Defla, Tiaret, El-Bayadh et Biskra ont été choisis pour abriter ces fermes agricoles, de gigantesques domaines qui devaient servir de locomotives à l'agriculture nationale considérée très en retard par rapport aux immenses potentialités naturelles qu'offre le pays. A savoir une surface agricole encore fiable et suffisante malgré l'intrusion du béton dans des zones fertiles, une pluviométrie appréciable et une technicité susceptible de booster réellement le secteur quand on considère les promotions de techniciens et d'ingénieurs qui sortent chaque année des instituts spécialisés. Mais alors pourquoi solliciter le savoir-faire étranger ? En réalité, nous avons toujours fait face à une alternative et une seule : soit on fait appel aux compétences étrangères, soit on dégage un budget faramineux sans aucun suivi sérieux comme ce fut le cas du fameux PNDA lorsque des milliards furent distribués pour relancer un secteur resté en l'état, quand il n'a pas davantage régressé puisque nous sommes toujours à importer la viande, le lait et la pomme de terre. S'agit-il alors d'un manque de confiance en nos techniciens et aussi de cette facilité déconcertante qui consiste à recourir à l'importation, vu la grande disponibilité des liquidités ? Pourquoi ne pas faire appel à des groupes d'universitaires confirmés dans le domaine, afin de leur confier ces fermes pilotes ? Sommes-nous donc incapables de cultiver nous-mêmes des céréales, des fruits, des légumes au lieu de nous tourner vers l'étranger ? A-t-on un jour tenté de lancer une véritable réflexion sur l'agriculture avec des recommandations fermes et définitives ? Sait-on que la filière du lait en Algérie ne souffre pas du produit lui-même, largement disponible dans les fermes laitières, mais de son ramassage qui nécessite des moyens frigorifiques adéquats ? Pour l'heure, on dresse des bilans dithyrambiques sur la campagne céréalière qui s'annonce prodigieuse. Et ne nous trompons pas : la pluie abondante n'y est pour rien, nous dit-on, c'est grâce au travail acharné. Mais alors pourquoi faire appel aux étrangers ? Enfin de quoi je me mêle ? Khelli l'bir beghtah.