Le ministre a affirmé que les enquêtes ouvertes par les services de sécurité à propos des cas de détournement des terres agricoles “ne sont pas encore closes”. Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, M. Saïd Barkat, a annoncé hier que le Plan national de développement agricole (PNDA) s'étalera jusqu'en 2014, car, considère-t-il, “il ne s'agit pas d'un simple programme, mais d'une véritable stratégie dont l'objectif est d'assurer la sécurité alimentaire du pays à travers l'augmentation de la production et la revalorisation des terres”. Intervenant, hier, au forum de l'ENTV, animé par la présentatrice Soraya Bouâamama, Saïd Barkat tente donc de se placer dans la durée de sorte à perpétuer les résultats réalisés par son secteur depuis le lancement du PNDA. Est-ce à dire que l'actuel ministre de l'Agriculture est certain de demeurer en poste jusqu'à cette échéance ? On ne le sait pas, même si le message a tout l'air d'une offre de service. Interrogé sur les enquêtes ouvertes par les services de sécurité à propos des cas de détournement des terres agricoles, le ministre a affirmé qu'“elles ne sont pas encore closes”, estimant que le travail d'investigation entrepris par la justice permettra de débusquer “tous ceux qui sont impliqués dans ce type d'affaires même s'il y en a certains qui se considèrent comme des supercitoyens”. Tout en minimisant, comme à son habitude, l'ampleur du phénomène, il a indiqué que la majorité de ces détournements, qu'il a estimés à 150 000 ha, l'a été de manière “consciente, parfois intelligemment et quelquefois maladroitement” pour un usage strictement d'utilité publique, comme la construction d'écoles, d'universités, d'hôpitaux… Pour le reste, le ministre fait confiance à la justice pour traiter une bonne fois pour toutes ce dossier. Revenant lors de cette rencontre sur les résultats enregistrés par le secteur de l'agriculture depuis l'avènement du Plan national de développement agricole, le ministre a annoncé que les différents programmes de mise en valeur ont permis d'augmenter la surface agricole utile (SAU) de 6%, alors que la surface irriguée a presque triplé, passant de 300 000 ha à 800 000 ha. Pour la création d'emplois, le ministre a souligné que les actions lancées sur les cinq premières années du PNDA (2000-2005) ont généré pas moins de un million de postes, c'est-à-dire une moyenne de 200 000 postes par an, en consommant un montant total de 101 milliards de DA. Dans le cadre de la lutte contre la désertification, le ministre a rappelé que 3 millions d'ha sur les 7 millions d'ha rongés par le phénomène ont été récupérés, promettant d'ici à 2009 de sauver la totalité de cette surface grâce aux opérations de mise en valeur lancées. Lors de cette rencontre, le sujet relatif à l'investissement du privé dans le secteur est encore une fois revenu au-devant de la scène. Pour le ministre, “l'investissement privé est le bienvenu à condition qu'il se fasse dans les régions du sud du pays”, proposant, au passage, aux investisseurs intéressés par des opérations dans le nord du pays la formule de “partenariat avec les fermes-pilotes qui est autorisée par la loi”. H. Saïdani