Label n «Ahmeur Bou Amar», le «Dattier de Beyrouth», le «Mokrani», le «Carignon», ou encore le «Cinsault» sont autant de variétés de raisin. Ces différentes variétés de raisin, avec leurs spécificités typiquement algériennes et qui ont donné à l'origine à Médéa une notoriété qui a dépassé les limites de son territoire, se meurent. Ainsi, Médéa, une région réputée, autrefois, pour son vignoble, assiste «impuissante» au déclin de cette culture. La culture de la vigne, qui est restée pendant près d'un siècle la vocation première des agriculteurs installés au niveau des communes de Si-Mahdjoub, Tizi Mahdi, Benchicao, Ouzera et à un degré moindre, Ouled Brahim et El-Omaria, a fortement décliné ces dernières années, menaçant «d'extinction» le peu de vignoble maintenu encore en état. Le constat établi récemment par la Direction des services agricoles (DSA) de la wilaya reflète cette amère réalité qui ne fait aucun doute sur le péril qui guette cette activité et le risque de la voir disparaître du paysage agricole local. Il est affirmé ainsi, que près d'un tiers des superficies consacrées à la culture de la vigne a été perdu au cours des deux dernières décennies, en raison du vieillissement des pieds de vigne, du manque d'entretien ou de l'arrachage illicite. La superficie réservée à cette culture est passée de 7 300 hectares en 2006, à 5 093 hectares en 2012, soit une perte d'environs 2 207 hectares, selon les chiffres communiqués par la responsable de l'organisation de la production agricole au niveau de la DSA. Mme Ould Kherroubi impute ce rétrécissement des surfaces à l'assainissement opéré à travers plusieurs plantations. Cette opération d'assainissement a ciblé davantage, selon cette responsable, les parcelles qui sont abandonnées par leurs propriétaires, perdant ainsi tout intérêt économique, vu l'état dans lequel elles sont. La même responsable évoque, en outre, le recours de certains propriétaires à des arrachages des pieds de vigne afin d'utiliser les surfaces ainsi récupérées pour d'autres cultures, qu'ils jugent plus rentables et faciles à gérer, financièrement s'entend, comparées à la vigne, qui demande un entretien permanent et des charges importantes. Afin de préserver et de relancer cette culture dans la wilaya, il est rappelé, auprès de la DSA, qu'un dispositif de soutien a été mis en place. Ce dispositif englobe des crédits financiers et la fourniture de matériel agricole adapté à ce type d'activité. En dépit de cette situation plus au moins inédite pour une région réputée pour ses cépages, les services de la DSA tablent sur une production prévisionnelle cette saison de l'ordre de 203 235 quintaux de raisin. R. L. / APS