Mobilisation n Le chef de l'Etat a affirmé sa volonté de venir à bout de ce qu'il considère comme une agression terroriste. Le président syrien Bachar Al Assad a affirmé hier mardi que son pays vivait «une véritable situation de guerre». Il s'est dit déterminé à l'emporter. «Nous vivons une véritable situation de guerre. Lorsque nous sommes dans une situation de guerre, toutes nos politiques et tous les secteurs doivent être mis au service de la victoire dans cette guerre», a-t-il déclaré à l'adresse des ministres lors de la première réunion du nouveau gouvernement. M. Assad, dont les interventions sont rares depuis mars 2011, refuse de reconnaître la révolte populaire qui s'est militarisée face à la répression, et l'assimile à du «terrorisme». Le 3 juin, à l'occasion de la première session du nouveau Parlement, il s'était dit déterminé à étouffer la contestation «à n'importe quel prix», malgré l'isolement croissant de la Syrie et les sanctions adoptées par l'Union européenne et les Etats-Unis. Sur un autre registre, le président russe Vladimir Poutine a déclaré hier mardi lors d'une visite en Jordanie, que l'Iran devrait être invité à participer à une réunion le 30 juin à Genève sur la crise en Syrie. «Il vaut mieux impliquer l'Iran dans ce règlement» de la crise syrienne, a affirmé M. Poutine lors d'une conférence de presse après des discussions avec le roi Abdallah II de Jordanie sur les rives de la mer Morte. Ignorer l'Iran «compliquerait la procédure (...). Il vaut mieux s'assurer de son soutien», a-t-il ajouté, alors qu'il achevait une tournée de deux jours au Proche-Orient. «Plus nous avons de voisins de la Syrie impliqués dans le processus de règlement, mieux ce sera. Ignorer ces possibilités, ces intérêts, serait contre-productif comme disent les diplomates», a ajouté le président russe. Son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, avait auparavant déclaré à la presse que Moscou souhaitait la participation de l'Iran à la réunion de Genève. Sans conditionner sa propre participation à une invitation de l'Iran, M. Lavrov a insisté : «Il faut saisir cette chance, mais pour que cela arrive, il faut rassembler tous ceux qui ont une influence réelle sur la situation. L'Iran en fait sans aucun doute partie». «Il faut se mettre d'accord pour pousser toutes les parties syriennes afin qu'elles-mêmes s'assoient à la table des négociations et commencent à s'entendre pour chercher des solutions de consensus», a ajouté le ministre. «Eux seuls peuvent trouver un accord, et les parties extérieures peuvent les aider à se rassembler», a-t-il estimé. La réunion à Genève a été souhaitée par l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie, Kofi Annan, dont le plan de paix en six points, entré en vigueur théoriquement le 12 avril, est resté lettre morte. Mais l'ONU n'a pas encore confirmé sa tenue. Si elle a lieu, cette réunion se tiendra au niveau des ministres des Affaires étrangères, selon des sources onusiennes. Elle devrait compter sur la présence des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Etats-Unis, Russie, Chine, France et Grande-Bretagne). R. I. / Agences