Refus n Elle se lève, de mauvaise grâce, et va au téléphone, sous les regards amusés de ses sœurs et l'œil plutôt sévère de sa mère. Quand le téléphone sonne, aucune des filles, celle qui regarde la télévision comme les deux qui travaillent, sur la grande table, livres et cahiers ouverts, ne se lèvent. A la troisième sonnerie, la plus jeune des filles s'écrie : — Kenza ! C'est pour toi ! La jeune fille qui regarde la télévision secoue la tête. — Qui veux-tu qui m'appelle maintenant, — C'est peut être Kamel ! Kenza hausse les épaules. — Je n'ai rien à lui dire ! — Il a appelé tout à l'heure, quand tu étais au travail ! — Eh bien, il fallait lui parler ! La deuxième fille intervient. — C'est à toi qu'il voulait parler ! — Et moi, je vous répète que je n'ai rien à lui dire ! — Chut... Maman répond ! Une femme, en effet, vient d'entrer au salon ; — Kenza, Souad, Nadia, pourquoi ne répondez-vous pas ? Elle décroche le téléphone. — Allô, ah, c'est toi Kamel ! Nadia sourit. — Je ne vous l'ai pas dit ? Et comme pour apporter confirmation à ce que la jeune fille a dit, la mère appelle Kenza. — C'est pour toi ! Je n'ai rien à lui dire, dit la jeune fille — Tu vas tout de suite lui parler sinon... Kenza se lève, de mauvaise grâce, et va au téléphone, sous les regards amusés de ses sœurs et l'œil plutôt sévère de sa mère. La jeune fille parle peu ou alors par monosyllabes. — Oui, non... ah, oui... Pas cette semaine, j'ai affaire...un autre jour ! Et elle raccroche. — Il t'a encore invitée à sortir avec lui et tu l'as encore éconduit ! — Maman tu sais bien que ce garçon n'est pas mon genre ! La mère bougonne : — Ton genre, ton genre ? quel est donc ton genre ! Kamel est ton cousin, c'est un garçon sérieux et de plus épris de toi ! —Tu me l'as déjà dit ! tu m'as dit aussi que sa mère veut demander ma main et j'ai refusé ! — Je n'ai pas fait cette réponse à la femme de ton oncle, je lui ai simplement dit que tu ne voulais pas te marier maintenant le moment venu... — Il n'y aura pas de moment venu ! — Tu nous désoles ton père et moi ! Et elle quitte le salon, en colère.