Résumé de la 5e partie n Nadia craque, Kenza promet de se montrer raisonnable et d'éviter le scandale. Dès qu'elle apparaît dans l'embrasure de la porte du salon, les applaudissements fusent. — Vive la mariée ! L'oncle, le père, le frère, la sœur se lèvent pour l'embrasser. — Comme tu es belle, dit Slimane, très ému. Il se retourne vers Samir qui, assis dans un fauteuil, sourit timidement. — Tu m'as enlevée ma petite ! Boualem rit. — Il t'en reste une ! Il fallait bien que tu m'en donnes une, à moi, qui n'ai pas de fille ! — Ouf, dit Fouad, on est débarrassés d'elle ! Tous plaisantent et rient, sauf Kenza qui, les yeux baissés, n'ose regarder personne. Cette attitude de réserve que prennent habituellement les jeunes mariées la sauve : au moins, elle n'aura pas à s'expliquer. Au repas, elle veut se placer à côté de son père, mais sa belle-mère, Fatima, lui dit : — Bouh ! Tu dois te mettre à côté de ton époux ! Elle se met donc à côté de Samir. Le pauvre garçon cherche à la rassurer, mais elle ne lui en donne pas l'occasion. A chaque fois qu'il essaye de se pencher vers elle, elle s'éloigne. — Tu ne manges pas ? finit-il par dire. — Je n'ai pas faim, dit-elle. — Mais il faut manger, dit Boualem. — Déjà qu'hier elle n'a rien pris…, dit Fatima. — La chorba et le couscous étaient excellents, dit Slimane. — Et les gâteaux ! dit Fouad. — Toi, tu manges trop de gâteaux, dit Nadia à son fils. — Les baklawas, les makroutes aux amandes, fait l'adolescent en humant l'air... Ah, khalti Fatima, est-ce qu'il en reste ? Fatima rit. — Il en reste, mon garçon... Ton oncle, comme toujours, en a commandé une grande quantité ! — Tu n'as pas vu le nombre de convives ? dit Boualem, j'avais peur qu'il en manque ! — Non, non, dit Nadia, il y avait des grandes quantités de tout, que Dieu vous bénisse ! — Qu'il nous bénisse tous !, dit Boualem. Il y a un silence. Kenza pousse une sorte de sanglot. Tous la regardent. — Que se passe-t-il ? demande Boualem. — Rien, dit Nadia. — Tu n'as presque rien mangé, dit Fouad à Kenza. La jeune femme se lève. — Je veux... je veux... Sa mère comprend : elle veut vomir. — Vite, dit-elle. Elle se précipite vers elle et l'entraîne vers les toilettes. Il était temps : la malheureuse vomit tout ce qu'elle avait dans le ventre. — Pardon, maman, dit-elle. — Ce n'est pas de ta faute, dit Nadia. (à suivre...)