RESUME : Tout comme elle, Madjid est heureux de la revoir. Nadia a choisi un beau tissu. Madjid le lui vend à moitié prix. Elle a remarqué qu'il se passe quelque chose entre eux. Elle harcèle sa mère de questions, au risque de la mettre en colère. -Maman, il te mangeait des yeux. Inutile de nier, l'avertit Nadia. Je ne te croirais pas. Tu le connais bien ? - Non ! Il a accompagné son père chez le Dr Zoheïr, répond Djamila. C'est comme ça que j'ai fait connaissance avec lui. - C'est tout ? s'écrie sa fille. Mais pourquoi ai-je eu l'impression qu'il se passait quelque chose de fort entre vous ? - Tu as beaucoup d'imagination. Mais Nadia secoue la tête. Elle n'a rien imaginé. - J'aimerais bien, mais mes yeux ne me trompent jamais. Je suis prête à jurer que tu ne veux rien me dire ! Pourquoi maman ? Tu ne me fais pas confiance ? - Je n'ai rien à te dire sur le sujet, rétorque Djamila qui s'efforce à garder son calme. Que je sache, je ne te harcelais jamais de questions quand je voyais un garçon te fixer ! - ça va ! Je me tais. Je n'en parle plus. Même si j'ai ma petite idée sur le sujet. Une fois à la maison, la jeune fille met les achats dans un coin du salon et va préparer du café. Elle croit que cette pause-café détendra un peu sa mère et la rendra un peu plus bavarde. Mais sa mère aborde un autre sujet qui lui fera oublier son idée de lui arracher la vérité sans qu'elle ne se rende compte. - Ton ami a tardé à te contacter, lui fait-elle remarquer. Comment sauras-tu quand il viendra avec ses parents ? - Il a appelé quand tu étais au travail, lui dit Nadia. Rabah et sa mère, peut-être aussi ses sœurs, viendront mercredi prochain. - Et ce n'est que maintenant que tu me le dis ? s'écrie Djamila. Pourquoi as-tu accepté que ce soit un mercredi, lui reproche-t-elle. Tu sembles oublier que je travaille. Appelle-les pour leur dire de venir vendredi après-midi. Nadia s'exécute sur le champ. Un simple coup de fil et le problème est résolu. Il reste à choisir la tenue qu'elle portera, puis les gâteaux qui accompagneront le café ou le thé. Elles discuteront du sujet pendant longtemps. La sonnerie du téléphone y mettra fin. Nadia se lève pour répondre. - Allô ? Il y a un silence à l'autre bout de la ligne et quand on lui raccroche au nez, elle regarde sa mère. - Ce ne serait pas le beau brun de tout à l'heure ? émet-elle d'une voix douce. Dis, est-ce qu'il a l'habitude d'appeler ici ? - Ce que tu peux être agaçante à la fin ! soupire Djamila. C'est juste un admirateur. - Tu te rends compte maman, il doit avoir l'âge de Salim. Il avait l'air très accroché, remarque Nadia. Il y a longtemps qu'il est sous le charme ? - Non. - Hum, dommage, soupire la jeune fille. Tu imagines maman, si tu avais seulement eu quelques années en moins, je suis sûre que vous auriez formé un couple parfait. - Je veux bien te croire, répond Djamila avant de changer de sujet, refusant d'en dire plus qu'elle ne voudrait. Je pense demander à tes frères de venir. J'inviterai aussi ta tante Hakima. - Et moi, quelques amies. Le reste de la soirée se termine dans la joie. Elles n'ont pas fini de discuter. Elles parlent de Rabah, des projets qu'ils envisagent de réaliser, de la fête, des amis à inviter. Parfois, Djamila se tait et se perd dans ses pensées. Le cœur serré, elle se dit qu'elle aurait pu connaître cette euphorie si elle avait eu quelques années de moins. (À suivre) A. K. [email protected]