Résumé de la 11e partie n Tous les membres de sa famille peuvent avoir empoisonné Leonidès, mais pour quel mobile ? Le «pater» soupira. — Leonidès, mon cher Charles, était immensément riche. Il avait donné aux siens beaucoup d'argent, c'est vrai, mais peut-être l'un d'eux en voulait-il plus... — Probabilité : celle qui est aujourd'hui sa veuve. Son... soupirant est-il riche ? — Lui ? Il est pauvre comme une souris d'église ! La comparaison me frappa. Elle me rappelait la citation faite par Sophia et, brusquement, les vers de la ronde enfantine me revinrent en mémoire : Il y avait un petit homme biscornu, qui se promenait sur une route biscornue. Il trouva une piécette biscornue, près d'une tuile biscornue. Il y avait un chat biscornu, qui attrapa une souris biscornue. Et ils vécurent tous les trois dans une petite maison biscornue. — Quelle impression vous donne Mrs Leonidès ? demandai-je à Taverner. Que diable pensez-vous d'elle ? Il prit son temps pour répondre. — Pas facile à dire !... Pas du tout, même !... Allez déchiffrer une femme comme ça ! Elle est très calme, très tranquille... et on ne sait pas ce qu'elle pense. Tout ce que je sais, c'est qu'elle aime se la couler douce, j'en mettrais ma main au feu !... Elle me fait songer à une grosse chatte paresseuse en train de ronronner... Notez que je n'ai rien contre les chats ! Ils sont très bien, les chats... — Ce qu'il nous faudrait, c'est une preuve ! C'était bien mon avis. Il nous fallait une preuve. La preuve que Mrs Leonidès avait empoisonné son mari. Cette preuve, Sophia la voulait, je la voulais, l'inspecteur principal Taverner la voulait. Quand nous l'aurions, tout serait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Seulement, Sophia n'était sûre de rien, je n'étais sûr de rien et il me semblait que l'inspecteur principal Taverner, lui non plus, n'était sûr de rien... Le lendemain, je me rendis à «Three Gables», avec Taverner. Ma position personnelle ne permettait pas que d'être assez curieuse. Elle était, pour le moins qu'on puisse dire, peu orthodoxe. Il est vrai que le «pater» n'avait jamais poussé à l'extrême le respect de l'orthodoxie. Au commencement de la guerre, ayant travaillé avec les services spéciaux de contre-espionnage de l'Intelligence Service, je pouvais, à la rigueur, me prétendre policier. A suivre Agatha Christie