Constat n Les données recueillies au cours des différentes enquêtes sur la santé de la famille montrent qu'avec l'âge, les problèmes de santé deviennent multiples et chroniques. Dans ce sens, tous les professionnels de la santé plaident pour un développement dans les années à venir de la gériatrie en Algérie. La population tend à vieillir et aura besoin de plus de soins spécialisés. Le Pr Sofiane Chioukh du C.H.U de Constantine rappelle que «le vieillissement entame des modifications physiologiques chez la personne et provoque une diminution à l'adaptation aux situations de stress et par conséquent le patient est sujet aux maladies cardiovasculaires, respiratoires, une atteinte du système nerveux et aux fonctions rénales». Les principales maladies qui ont été déclarées chez la plupart des personnes âgées sont, entre autres, l'hypertension artérielle, les maladies articulaires, les maladies gastriques, le diabète, les maladies cardiovasculaires... Les résultats des enquêtes menées à ce sujet ont, toutefois, fait état de la prévalence de certaines maladies telles que l'hypertension, le diabète et les maladies cardiovasculaires en milieu urbain alors qu'en milieu rural ce sont les maladies articulaires et gastriques qui prennent le dessus chez les personnes âgées. A la faveur de toutes ces données, les médecins appellent à l'introduction d'un module spécifique à cette catégorie de personnes dans le cursus des étudiants en médecine et dans l'enseignement paramédical. Cette doléance serait, à en croire le premier responsable du secteur de la santé, prise en charge dans le cadre de la réforme du système de santé. Mais le retard accusé dans ce domaine n'est plus tolérable et risque d'être très préjudiciable pour l'équilibre du développement démographique, attestent les spécialistes. La gériatrie est à même de faire reculer la mortalité et prolonger la longévité chez nos seniors, plaident-ils. En outre, il est vrai que la loi N° 10-12 de 2010 relative à la protection des personnes âgées, encourage la formation dans le domaine de la prise en charge à domicile des personnes âgées. Il n'en demeure pas moins qu'à ce jour «aucune mesure dans ce sens n'est venue pallier ce manque de personnel qualifié pour prendre en charge cette frange de la population», témoigne Chahrazed Benkhalfallah fondatrice de l'établissement de formation paramédicale Errazi. Pour elle, la déficience en matière de formation, se fait de plus en plus ressentir au vu de la forte demande. «Il est primordial que des mesures en termes de formation et de qualification soient mises en place par les pouvoirs publics pour que le métier d'aide à domicile des personnes âgées devienne attractif», dit-elle. C'est dans cette perspective d'ailleurs, que l'établissement Errazi projette de lancer la formation d'auxiliaire de vie. Celui-ci est appelé à accomplir un travail matériel, moral et social essentiel pour le maintien à domicile des personnes du 3e âge. Les besoins se résument généralement à l'aide aux soins personnels «s'habiller, se laver, manger, entrer ou sortir du lit, l'utilisation des escaliers...», alors que l'aide ménagère se fait ressentir lors des déplacements ou l'accomplissement de petits travaux de réparation. La formation que propose l'établissement Errazi est d'une durée de 12 mois. Elle est basée sur l' hygiène de vie, les dossiers médico-sociaux, le maintien de l'intégrité de l'organisme, la protection sanitaire, sociale et autre. A. B.