Destination - Après environ 1h 30 de vol, nous atterrissons enfin à Biskra, la capitale des Zibans. En cette fin juin, la chaleur est torride et insupportable. Il est 14 h, la température frôle les 48° à l'ombre. La ville est quasiment vide. Elle est plongée dans un silence assourdissant. «Bienvenue dans le Sud, profitez de votre séjour pour bronzer», plaisante un gendarme, dès notre arrivée à l'aéroport de Biskra. Quelques instants après, nous prenons un bus et nous nous rendons à l'hôtel pour nous reposer. A cette heure de la journée, il est impossible de sortir pour découvrir la ville des Zibans. Nous attendons donc la fin de la journée et un climat plus clément. Une fois toutes les conditions réunies, nous nous dirigeons vers le premier site inscrit dans notre programme : Les magnifiques gorges d'El-Kantara. Nous empruntons une longue route complètement vide au milieu du désert. Il fait toujours un peu chaud. A quelques centaines de mètres de ce site, nous apercevons une étrange déchirure au milieu des montagnes rocheuses. Cela serait, selon la légende, l'œuvre...d'un coup de talon d'Hercule ! Après environ une heure de trajet, nous arrivons enfin à destination. Première impression : Il fait très frais. «C'est l'endroit le plus frais ici à Biskra», nous dit notre guide. El-Kantara, une oasis située dans le sud-ouest des Aurès à 50 kilomètres au nord de Biskra, est le site le plus connu dans la capitale des Zibans, et l'un des plus célèbres en Algérie. Il attire, chaque année, des milliers de touristes notamment étrangers, qui s'y rendent pour admirer un véritable chef-d'œuvre de Dame Nature. Des montagnes impressionnantes dominent ce site avec des gorges éblouissantes devant une vaste palmeraie. Au milieu de ce tableau naturel, une petite rivière coule tout doucement à travers la palmeraie. Au niveau de ce site, on découvre également un magnifique pont bâti par les Romains en 335 après J.-C. «Il a été réalisé par les légionnaires romains. A partir de 1844, les Français ont retapé ce pont et l'ont renforcé», nous apprend notre guide, Saïd Chitour. De nombreux écrivains et poètes, qui ont déjà visité ce site, ont été impressionnés par sa beauté. Le peintre français Eugène Fromentin a, lors de son passage à El-Kantara en 1853, écrit : «El-Kantara le pont garde le défilé et pour ainsi dire l'unique porte par où l'on puisse, du Tell, pénétrer dans le Sahara. Ce passage est une déchirure étroite, qu'on dirait faite de main d'homme, dans une énorme muraille de rochers de trois ou quatre cents pieds d'élévation. Le pont, de construction romaine, est jeté en travers de la coupure. Le pont franchi, et après avoir fait cent pas dans le défilé, vous tombez, par une pente rapide, sur un charmant village, arrosé par un profond cours d'eau et perdu dans une forêt de plusieurs milliers de palmiers. Vous êtes dans le Sahara. Au-delà s'élève une double rangée de collines dorées, derniers mouvements du sol, qui, douze lieues plus loin, vont expirer dans la plaine immense et plate du petit désert...».