Réclamation - La revendication étant devenue un sport national, cette fois ce sont les joueurs trentenaires qui sont montés au créneau pour demander l'abolition de la loi leur interdisant de jouer. C'est avec un sentiment profond de «hogra» et de ségrégation que les footballeurs de tout le pays se sont insurgés contre la Fédération algérienne de football afin de l'amener à revoir un article de loi qui leur interdit de poursuivre leur carrière au-delà de trente ans. En effet, la FAF avait limité dans un premier temps le nombre de joueurs dont l'âge varie entre 30 et 32 ans évoluant dans le championnat amateur à deux par club, avant d'élargir le seuil à quatre éléments dont l'âge peut aller jusqu'à 36 ans. Mais voilà que cette saison, la fédération décide de revenir à l'ancienne loi, au grand désespoir de milliers de joueurs qui seront systématiquement éjectés du circuit en raison de l'âge limite, même si ces derniers peuvent continuer à rendre de grands services à leurs clubs respectifs, à encadrer les jeunes et surtout subvenir à leurs familles grâce aux primes qu'ils perçoivent. Et c'est le grand dilemme qui s'installe. Par cette mesure, la fédération voudrait en fait encourager la formation au niveau de notre football, notamment dans le monde amateur, et amener les clubs à dégraisser leurs effectifs respectifs tout en les encourageant à les rajeunir davantage. Sur le principe, les joueurs trentenaires dont les représentants ont observé deux sit-in la semaine dernière (dimanche et mardi) devant le siège de la FAF, ne sont pas contre, mais ils pensent qu'il y a d'autres mesures à prendre pour inciter les clubs à rajeunir leur effectif tout en se demandant dans ce cas pourquoi les clubs «professionnels» sont dispensés de cette loi, alors qu'ils continuent d'offrir des salaires mirobolants à leurs joueurs, y compris les trentenaires ! De plus, aucune loi de la FIFA n'interdit à un joueur, quel que soit son âge de pratiquer le football, notamment en amateur. C'est d'ailleurs vers cette instance que les joueurs se retourneront au cas où le président de la fédération, Mohamed Raouraoua, ne donnerait pas satisfaction à leur doléance. Tous ceux que nous avons rencontrés estiment que cette loi n'a aucun sens et n'obéit à aucune logique vu que les règles qui régissent les effectifs sont claires, à commencer par la performance. «Je ne pense pas qu'un président ou un entraîneur peut garder un joueur de plus de trente ans juste pour le plaisir. S'il est là, c'est qu'il apporte un plus et a le droit de gagner son pain, comme tout le monde», dira Mohamed Yahiaoui, un ancien gardien au club de Bouchaoui. L'exemple Pourtant Giggs, à 38 ans il participe aux JO Reçus par le secrétaire général de la FAF, les joueurs, n'ont pas hésité à faire remarquer que le capitaine de l'équipe anglaise aux jeux Olympiques de Londres, où se trouve en ce moment le président Raouraoua, n'est autre que Ryan Giggs, le joueur emblématique de Manchester United qui a 38 ans ! Du côté de la FAF rien n'a filtré sur la suite de ce dossier, même si des informations contradictoires sont distillées ici et là, puisque certaines disent que Raouraoua ne fera pas marche arrière, alors que d'autres estiment le contraire. Toujours est-il que les «trentenaires» sont décidés à mettre sur pied une association pour défendre leurs «droits» et l'avenir de plusieurs générations de footballeurs qui seront touchées par cette loi et vouées au chômage qui, selon eux, ne fait que cacher ce qui se passe réellement dans notre football, notamment en matière de formation et de prise en charge des jeunes catégories. Ce n'est pas en rajeunissant les clubs n'importe comment que le football algérien se portera mieux.