Le torchon brûle entre le Snapap et le ministère de la Justice qui vient de mettre curieusement sous le boisseau une affaire «d?atteinte aux libertés syndicales», touchant encore une fois les éléments du Syndicat national autonome des personnels de l?administration publique. Dans le sillage de cette «crise», qui intervient au moment où le Snapap traverse une période de fluctuation, le secrétaire général de l?Union nationale du personnel de la justice, affiliée au Snapap, vient, en effet, de faire l?objet d?une mesure disciplinaire «en violation des lois régissant l?activité syndicale, notamment le droit à l?exercice syndical», apprend-on auprès de sources proches de ce syndicat. Khaled Mokhtari, greffier de profession, est la principale victime d?«une cabale orchestrée par le ministère de tutelle pour mettre un frein aux activités syndicales du susnommé», nous précise-t-on par ailleurs. Les faits de cette affaire remontent au 11 décembre 2003, quand l?Union nationale du personnel de la justice (Unpj), lors de son conseil national, avait déposé une plate-forme revendicative dans le but d?ouvrir des négociations avec la tutelle. A partir de cette date, les choses vont se précipiter et prendre l?allure d?une véritable «machination». Le 28 avril 2004, Khaled Mokhtari est interpellé par le juge d?instruction qui ordonne sa mise sous contrôle judiciaire «à raison de 4 fois par semaine avec interdiction de sortie du territoire de sa commune de résidence», peut-on lire dans un communiqué parvenu à la rédaction. Selon Rachid Malaoui, secrétaire général du Snapap, l?«attitude des autorités de tutelle et de la justice transgresse les lois consacrant le droit à l?exercice syndical (?) Le Snapap considère que ces intimidations et ces actions en violation de la réglementation sont des dispositions qui visent à créer un climat de terreur parmi les adhérents du Snapap et les syndicalistes d?une manière générale». Enfin, subodorant l?organisation d?un sit-in de l?Unpj prévu hier 5 mai devant le ministère de la Justice, la réaction de le tutelle ne s?est pas fait attendre, puisque Khaled Mokhtari sera suspendu de ses fonctions alors que l?intéressé était en convalescence.