[image] L'infiltration d'un commando en Israël à partir de l'Egypte a fait trois morts lundi, deux membres du commando et un ouvrier israélien, poussant l'Etat hébreu à demander au futur pouvoir au Caire de renforcer son contrôle sur le Sinaï égyptien. Dans le même temps, deux combattants du mouvement radical palestinien Jihad islamique circulant à moto ont été tués par un raid aérien dans le nord de la bande de Gaza, l'armée israélienne affirmant avoir visé un groupe "responsable de récents tirs" près de la barrière de sécurité le long de la frontière. Le commando venu d'Egypte s'est attaqué à un convoi de véhicules transportant des Israéliens travaillant à la construction de la clôture frontalière avec le Sinaï égyptien, en ouvrant le feu vers 06H00 (03H00 GMT), selon l'armée israélienne. "Trois terroristes armés avaient pénétré en Israël à partir de l'Egypte et attendaient du côté israélien", a déclaré aux journalistes une porte-parole de l'armée israélienne, Avital Leibovich. Les véhicules ont été touchés par un engin explosif et par des tirs de RPG et de kalachnikov. L'un des véhicules a été renversé, ce qui a provoqué la mort d'un ouvrier, a-t-elle précisé. Accourus sur les lieux, les soldats israéliens "ont repéré le commando et ont ouvert le feu. Il y a eu une énorme explosion", a-t-elle ajouté, soulignant que l'un des membres du commando portait des explosifs sur lui. "Nous n'excluons pas qu'une partie du commando soit retournée du côté égyptien, comme cela s'est passé en août" 2011, a ajouté la porte-parole, en référence à une précédente attaque à partir du Sinaï. Des commandos venus du Sinaï avaient alors mené une triple embuscade à 20 km au nord d'Eilat, tuant huit Israéliens, dont un soldat et un policier. Prenant les agresseurs en chasse, les forces israéliennes avaient tué sept d'entre eux, ainsi que cinq policiers égyptiens au cours des échanges de tirs, ce qui avait déclenché une crise entre les deux pays. Israël avait imputé ces attaques aux Comités de résistance populaire (CRP), un groupe armé basé dans la bande de Gaza, qui avaient démenti. "L'incident n'est pas terminé", a prévenu la porte-parole de l'armée, expliquant que deux routes étaient fermées et que les habitants du secteur avaient reçu la consigne de rester chez eux. Le gouvernement israélien a exhorté les autorités égyptiennes à reprendre en main le Sinaï, qui échappe largement au contrôle des forces de sécurité depuis la chute de Hosni Moubarak en février 2011. "Il ne fait aucun doute que la situation dans le Sinaï est devenue un problème de sécurité et ce qui s'est passé aujourd'hui constitue une nouvelle étape dans l'escalade (...). Je pense que qu'il s'agit d'un grand défi" pour le nouveau président qui sortira des urnes après l'élection de samedi et dimanche, a affirmé le vice-Premier ministre israélien, Shaul Mofaz. "J'espère et je pense que nous pourrons arriver à un dialogue sécuritaire entre militaires avec les Egyptiens", a-t-il ajouté. "Quel que soit celui qui gagnera l'élection en Egypte, nous attendons de lui qu'il assume les engagements internationaux pris par l'Egypte, notamment le traité de paix et les arrangements de sécurité dans le Sinaï, afin de mettre rapidement fin à ces attaques", a insisté le ministre de la Défense, Ehud Barak. Les incidents se sont multipliés ces derniers jours à la frontière entre Israël et la bande de Gaza, ainsi qu'à la frontière avec l'Egypte. Dimanche, huit obus de mortier ont été tirés de Gaza contre des soldats israéliens de l'autre côté de la frontière, sans faire de blessé. Dans la nuit de dimanche à lundi, cinq Palestiniens ont été blessés lors de deux raids aériens israéliens dans la bande de Gaza.