Résumé de la 4e partie Selon la légende, un berger aurait découvert dans le Mausolée royal un trésor. Si l'histoire du jeune berger est une légende, le Mausolée royal de Maurétanie, lui, n'en est pas une. Quand on le voit de loin, on a l'impression d?une énorme ruche : c'est effectivement un cylindre de près de 70 mètres de diamètre, surmonté d'un cône de 33 gradins hauts chacun d'un peu plus d'un demi-mètre. L'ensemble est flanqué de quatre fausses portes chacune donnant sur un point cardinal. Le décor, en forme de croix, imitant les traverses des portes de bois, a fait naître l'idée d'une sépulture chrétienne. Le cylindre est entouré de soixante colonnes de style grec (ionique), supportant une corniche sur laquelle s'élèvent les gradins. Apparemment, le Tombeau est fermé, puisque aucune entrée conventionnelle n'y est pratiquée. Ses constructeurs, voulant préserver l'inviolabilité des lieux, ont dissimulé l'entrée. C'est en 1866 seulement que le Français Adrien Berbrugger, inspecteur des musées de I?Algérie, la découvre. Il avait recouru à une sonde grâce à laquelle il avait constaté un vide au niveau de la fausse porte du sud. Il y fait creuser un tunnel et parvient à la vraie entrée. Celle-ci était cachée par des pierres mobiles, mais qui se confondaient avec les blocs du mur, elle était fermée de l?intérieur par une dalle coulissante. En suivant cette entrée, on arrive dans un couloir fermé par une herse, puis dans un vestibule en forme de voûte. Une porte est creusée sur l'une des parois : au-dessus trône un couple de lions sculptés, sans doute gardiens sacrés du Tombeau. Par cette porte, on entre dans un autre couloir, pour atteindre une sorte de palier. Sept marches permettent d?accéder à une galerie curviligne de 141 mètres de longueur, de 2 mètres de largeur et de 2,40 mètres de hauteur. Les parois latérales portent des niches creusées, sans doute destinées à porter des lampes à huile. Une galerie, partant de la fausse porte de l'Est, tourne derrière chacune des portes pour s'infléchir vers le centre. Une ouverture donne accès à une première chambre au plafond en forme de voûte. Un autre couloir conduit à une seconde chambre : c'est le tombeau, une pièce rectangulaire également «voûtée», de 4 mètres de long et de 3 mètres de large. Elle est ornée de trois niches disposées sur chaque mur. Berbrugger n'a rien trouvé : ni sépulture ni trésor. Les pillards étaient sans doute passés par là et, sans doute, depuis des siècles ! La plus ancienne référence écrite au mausolée remonte au ler siècle de l'ère chrétienne, mais I?édifice a dû être construit à une période plus ancienne. Le monument a la forme des sépultures traditionnelles berbères, les bazinas, attestées dès l'époque préhistorique. Elles consistent en caveaux dont les dimensions sont celles de la dépouille mortelle. Une dalle recouvre le caveau et un amas de pierres est disposé au-dessus. A ces éléments d?architecture autochtone, le mausolée ajoute des éléments étrangers : chapiteaux, colonnes et décors d'inspiration grecque... (à suivre...)