Constat Aujourd?hui, la langue berbère est enseignée à l?école dans plusieurs wilayas, aussi bien à l?est qu?à l?ouest du pays. Mais tout ne va pas pour le mieux. Hamid Ihden, membre de l?association Tidmi des enseignants de tamazight de la wilaya de Béjaïa nous parle des difficultés du parent pauvre du système éducatif. «Des postes de tamazight sont supprimés dans certains établissements de la wilaya, des enseignants sont reconvertis en adjoints d?éducation au motif qu?ils ont été recrutés avec le niveau de 3e AS et des titulaires de licences en tamazight ne sont pas recrutés car non dégagés du service national. On nous apprend également que les professeurs de tamazight non titulaires d?une licence réintégreront leur matière d?origine dès la rentrée prochaine, après huit ans d?exercice.» Selon Hamid Ihden, les enseignants de tamazight organiseront très prochainement des actions devant la direction de l?éducation de la wilaya de Béjaïa et le ministère de l?Education pour, dit-il, «exiger plus de considération pour tamazight, pourtant langue nationale ; maintenir tous les enseignants déjà en poste ; augmenter le volume horaire ; introduire tamazight dans tous les collèges et lycées, et surtout dans les examens officiels (BEF et bac) ; exiger un coefficient pour cette langue maternelle de millions d?Algériens et créer des postes d?inspecteurs en tamazight. Nous exigeons une réponse urgente à nos revendications et ce, avant la prochaine rentrée scolaire. Tamazight doit retrouver la place qui lui revient dans son pays. Au ministère de l?Education nationale, il y a beaucoup de services, sauf celui s?occupant de tamazight, afin de se pencher sérieusement sur les problèmes réels pour apporter, enfin, des solutions concrètes». Hamid Ihden est révolté par l?attitude des pouvoirs publics. «C?est une attitude pour le moins hypocrite. Après sa constitutionnalisation en grande pompe, rien n?est engagé concrètement pour sa véritable promotion. Au contraire, elle continue de subir un ostracisme qui ne sied pas à son nom», conclut-il.