Régression - La logique de marchandisation du monde, et l'Algérie ne fait pas exception, a détruit et continue de détruire les valeurs fondamentales de la société. Le sport dans cette logique, et notamment le football, n'est pas en reste. Le constat ne peut échapper à personne tant ce sport populaire, aimé et adoré, est devenu, par la force de cette même logique, une industrie comme les autres. Et les joueurs de «foot», sont passés de modèles sociaux, véhiculant des valeurs de solidarité, de partage et de discipline, en une espèce de commerciaux indécents, vendeurs de toutes sortes de produits (coiffure, vêtements, cosmétiques et autres desserts et friandises). En somme, tout ce qui peut être vendu, ils le vendent. Attendant d'être «commercialisés» à leur tour, au même titre que les produits auxquels ils prêtent leurs images. Loin de celle du «grand frère» qui apporte sa contribution à l'éducation de la jeune génération, le «footeux» véhicule désormais tout ce qui englobe le malsain dans cette décadence généralisée de l'ère de la consommation, de l'individualisme et des phrases qui commencent par «moi, je». Le football se veut, certes, rester un spectacle, mais outre les salaires qui, depuis de nombreuses années, atteignent des sommets en termes de rémunération des joueurs, les dividendes qu'il génère a transformé les clubs en de véritables entreprises commerciales. Achetant et revendant des joueurs, plus ou moins talentueux, car désormais jouer au ballon «c'est bien», mais il faut aussi être «télégénique». C'est ainsi qu'une véritable industrie des joueurs est née. Les droits de diffusion télévisuel, sponsors, et autres bénéfices tirés de la vente de toutes sortes de produits dérivés ne sont pas en reste. Mais la part de marché considérée comme la véritable «poule aux œufs d'or» intarissable demeure cet étrange concept appelé «mercato». Ce pur produit commercial, garantit en effet la circulation de millions d'euros chaque année, dans ce marché mondialisé des plus opaques, estimé en milliards d'euros, selon des acteurs au fait du sujet. Dotés de départements juridiques, financiers, marketings, ces véritables entreprises commerciales n'admettent désormais qu'un mot d'ordre : vendre. Les clubs, dès lors, ne se contentent plus de prospecter les meilleurs joueurs. Il s'agit de faire désormais du football un spectacle rentable en investissant dans l'organisation d'événements (Coupe du monde, Coupe d'Afrique, Coupe d'Europe, coupe du truc et de la league du machin). Ou encore le montage d'équipes de rêves susceptibles d'attirer spectateurs, téléspectateurs ou sponsors à dimension internationale. Les divers spécialistes, marketers et autres publicistes sont là pour trouver les formules et intitulés qui percutent. «Un spectacle c'est bien, un spectacle qui génère du fric, c'est mieux !», nous dira un cadre sportif.