Abdallah Naâman, écrivain et essayiste d'origine libanaise, retrace l'implantation en France des Levantins, c'est-à-dire de populations de culture arabe venues de la Méditerranée orientale, dans un livre intitulé L'Histoire des Orientaux de France, paru en France, aux éditions Ellipses. Dès le VIe siècle, une communauté syrienne s?établit en nombre à Orléans (centre). Deux siècles plus tard, on trouve, à la cour de Charlemagne, des Syriens dont l'empereur utilise la polyglossie et le savoir-faire pour communiquer avec les califes abbassides. Au Moyen-Age et jusqu'au XVIIe siècle, le prestige de l'Orient est tel qu'apprendre l'arabe est un raffinement pour l'élite française. Le livre fourmille d'anecdotes sur les recrues de Bonaparte, venues s'installer dans la région de Marseille (sud-est) après la retraite d'Egypte, les compagnons de la Libération, ou les dizaines d'artistes et d'écrivains descendant de ces Orientaux. Le cinéaste Henri Verneuil et le peintre Jean Carzou, tous deux Arméniens, ainsi que les Libanais Andrée Chedid, écrivaine, son fils Louis et son petit-fils Mathieu («M»), tous deux chanteurs, le compositeur Gabriel Yared et le dirigeant d'entreprise Carlos Ghosn sont parmi les plus connus de ces Français venus d'Orient. A l'heure où l'immigration est l'objet de tant d'études et de débats, l'auteur fait part d'un «sentiment d'admiration» pour le dynamisme et l'entregent de ces dizaines de milliers d'hommes et de femmes bien intégrés dans la société française.