Résumé de la 430e partie - A la Bastille, Sainte-Croix est mis dans la même cellule qu'Exili, un chimiste italien. C'est lui qui va l'initier à l'art de fabriquer les poisons. Sainte-Croix reste un certain temps en prison. Comme prévu, il sort bien avant Exili, mais celui-ci a eu tout le temps d'apprendre son art. On ignore si la marquise de Brinvilliers est venue le voir dans sa cellule, mais une fois dehors, il court la retrouver. — C'est ton père qui m'a valu ce séjour en prison ! — Je le lui ferai payer ! Le jeune homme sourit. — N'aie crainte, j'ai les moyens de nous venger ! Et il lui expose ce qu'il a appris en prison. Il lui nomma toutes ces poudres et toutes ces potions que l'on mêle aux aliments et aux boissons. Les unes sont foudroyantes et tuent en quelques minutes, les autres sont lentes et donnent l'impression que la victime souffre d'une maladie incurable qui le consume doucement. — Voilà un moyen bien commode de se débarrasser de ses ennemis ! — Mais tout cela doit rester secret ! A quelque temps de là, Exili, pourtant condamné à une lourde peine, est remis en liberté. Sans doute, Sainte-Croix et la marquise de Brinvilliers ont dû intervenir. Il vient retrouver Sainte-Croix qui lui loue une chambre, au nom de son intendant, Martin de Breuille. Cette chambre est située à la rue Maubert, au cul-de-sac des Marchands de chevaux. Plus tard, on saura qu' Exili ne quittait presque jamais sa chambre. Il était occupé à ses «travaux», et il avait peur qu'on le repère... En tout cas, la logeuse – c'est du moins ce qu'elle dira, plus tard, aux enquêteurs — n'était pas au courant de ses activités. «Te voilà installé, mon ami, lui dit-il, tu auras tout ce qu'il te faudra pour exercer tes talents ! Mon amie et moi, nous avons besoin d'une poudre...» La poudre, c'est pour M. d'Aubray, le père de la marquise. Celle-ci a, en effet, jugé que son père est un affreux censeur, qui s'oppose à ses plaisirs. Elle craint qu'il n'use encore de son influence pour faire arrêter son amant. — Nous devons agir vite ! — Il faut se montrer patient, lui explique son amant. — Mon père est aux aguets ! Je suis sûre qu'il fait surveiller ma maison ! — C'est pourquoi il faudra nous montrer patients ! En tout cas, il va se montrer discret. Il n'y a pas que le père de la marquise à surveiller, il y a aussi son époux. Mais en réalité, Antoine de Brinvilliers est trop occupé à dépenser ce qu'il lui reste de sa fortune et de la dot de sa femme, et ne s'occupe nullement d'elle. Il multiplie aussi les liaisons et fait très peu de cas des injonctions de son beau-père. Un matin, Sainte-Croix va retrouver Exili dans sa chambre. — As-tu préparé ce que je t'ai commandé ? L'homme a un sourire méchant. — Oui... Mais avant de l'utiliser, tu devrais l'expérimenter... pour déterminer les doses ! — Je vais le faire ! (A suivre...)